La perte de cheveux, ou alopécie, est une pathologie qui touche plusieurs millions d’individus. A l’officine, les étiologies les plus fréquentes sont les alopécies d’origine androgéniques (touchant 80% des hommes et 40% des femmes), les formes réactionnelles et iatrogènes. Cette pathologie peut provoquer d’importantes répercussions psychologiques et sociales et est souvent vécue comme une perte d’identité avec un sentiment de honte et dans les cas les plus extrêmes, un motif de discrimination professionnelle. La place du pharmacien d’officine est indispensable. Il est le professionnel de santé le plus accessible, grâce au service de proximité, sans rendez-vous et gratuit. Il est alors quotidiennement confronté à ce problème et le patient n’hésite pas à venir demander conseils et les possibles soins qui peuvent s’offrir à lui. La complexité de cette pathologie repose sur le fait qu’il n’existe pas de réponse thérapeutique satisfaisante : les traitements médicamenteux, bien qu’actifs lors de l’utilisation, s’accompagnent, pour la plupart, d’un effet rebond à l’arrêt et d’effets indésirables importants ; et les traitements chirurgicaux permettent de traiter l’alopécie de manière définitive, mais cette méthode invasive et onéreuse n’est souvent pas une solution accessible. Pour les patients ayant tout tenté et se sentant dans l’impasse thérapeutique, il existe peut-être un nouveau traitement : l’injection autologue de concentrés plaquettaires ou Plasma Riche en Plaquettes (PRP). C’est un procédé de médecine régénérative qui consiste à réinjecter les plaquettes capables de libérer un grand nombre de facteurs de croissance qui favorisent la prolifération, la différenciation et l’angiogenèse. Ces injections pourraient stimuler la croissance des cheveux et ainsi agir favorablement sur la densité, la chute et la repousse. A travers ce manuscrit, nous allons explorer, dans une première partie, la physiopathologie des différentes alopécies ainsi que les différentes techniques disponibles pour leurs prises en charge. La deuxième partie du document est consacrée au PRP et son intérêt dans cette indication à travers un travail de méta analyse d’essais cliniques contrôlés.