La tentative de répondre à l’énigme posée par Baudelaire lorsqu’il dit que la « femme est naturelle, c’est-à-dire, abominable » suppose de mettre en évidence l’omniprésence de la figure féminine dans son niveau le plus archaïque. Ainsi, partant du postulat qui considère la femme comme un produit né d’une réflexion masculine, elle naît, sous le support préférentiel de l’expression des inquiétudes et des passions des artistes de la fin du XIXe, en tant qu’être fatal. Cette principale dichotomie prône à la femme un caractère pluriel qui la montre comme un fantasme collectif masculin dont les représentations se multiplient dans les périodes d’effervescence identitaire de notre société occidentale. Notre étude consiste donc à s’interroger sur l’existence d’un ailleurs de la Femme Fatale, notamment un ailleurs oriental. Le caractère ambivalent de la femme orientale permet donc de montrer cette dualité. Tantôt victime et muette, pour des raisons religieuses et sociales. Tantôt manipulatrice et dangereuse, car elle est une femme tout aussi exotique qu’érotique. En quoi la femme fatale orientale nous surprend dans la représentation figée de la femme fatale ? Est-ce que le mythe de la femme fatale n’est pas en train de devenir un cliché dans Aziyadé ?