Évaluation du risque de saturnisme chez les patients ayant du plomb intracorporel et mise en place d’un suivi - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2017

Évaluation du risque de saturnisme chez les patients ayant du plomb intracorporel et mise en place d’un suivi

Résumé

Introduction: lead poisoning is an acute or chronic occupational or domestic poisoning by lead or its derivatives, but a cause of intoxication is less known : gunshot wounds with lead ammunition. The retention of lead projectiles after gunshot wounds is common. Metallic bullets or flakes containing lead may cause lead poisoning after progressive dissolution when in contact with acidic corporal fluids (peritoneal fluid, pleural fluid, synovial fluid or CSF). As this notion is less known by practitioners, rare publications, mainly clinical cases, are published on this topic. However, these data suffer from an underestimation of its incidence, the blood lead being rarely achieved in these patients. Few of the series are published in this context. The work presented here is the assessment of the systematic monitoring of the blood lead in patients detained, more often subjected to a ballistic traumatism than in the general population! , presenting intracorporeal pellets and hospitalized in the Hospitalized Secure Interregional Unit of Bordeaux University Hospital, whatever the reason. Methods: a retrospective monocentric study was carried out on the basis of medical files of the patients presenting metallic objects of ballistic origin between May 1, 2008 and December 1, 2016. The data concern socio-demographic characteristics of the patients, circumstances of contamination, nature of the intracorporeal metallic foreign bodies, their precise location on the imagery, blood lead and their possible follow-up and any clinical and biological signs suggestive of lead poisoning were collected. Results: 22 patients, representing 1.09% of the patients hospitalized during the period of the study, were recorded, with an mean age of 47 years. One was excluded and two were unable to provide information on the date of onset of the ballistic trauma. The analysis was only descriptive according to the time elapsed since the injury. In the 4 patients who had been tested for blood lead levels less than 40 days after the ballistic trauma, only one showed clinical and biological acute lead poisoning in 7 days, with a maximum blood lead level of 1566 μg/L, and evolved to chronic lead poisoning despite double chelation and surgical extraction of lead bullet residues. In the other 3 patients, blood lead levels increased to levels <450 μg/L for the first 3 weeks and then decreased within the general population level (< 100 μg/L) without symptoms of lead poisoning. In 15 patients with intracorporeal lead for more than 40 days, blood lead levels were low (< 200 μg/L except for a patient with 225 μg/L) with an average blood lead level of 78.3 ± 51.4 μg/L. When several blood lead levels were performed, they showed a stable or decreasing rate. None showed symptoms of lead poisoning. Conclusion: after one year, unless the patient shows symptoms suggestive of lead poisoning or presents an intercurrent event that may cause a change in blood lead level, there is no need for further examination, except to have a blood lead level which will be a reference value for the follow-up of the patient. Patients with intracorporeal weights therefore require a notification in their medical file in order not to overlook a current or future risk of lea poisoning, even several years after the trauma. The goal of this follow-up is the possibility of intervening rapidly if lead poisoning develops, which can be the cause of chronic and disabling pathologies.
Introduction : le saturnisme est une intoxication aiguë ou chronique, professionnelle ou domestique, par le plomb ou ses dérivés. Une cause d’intoxication est peu connue : celle émanant des munitions contenant du plomb. La rétention de projectiles de plomb après une blessure par arme à feu est fréquente. Ils peuvent, dans certains cas, être à l’origine d’un saturnisme du fait de la dissolution progressive du plomb au contact de certains fluides corporels acides (liquide péritonéal, pleural, synovial ou le LCR). Cette notion étant peu connue des praticiens, de rares publications, le plus souvent sous la forme de cas cliniques, sont publiées sur le sujet. Le travail réalisé ici est le bilan de la surveillance systématique des plombémies chez des patients détenus – plus souvent sujets à un traumatisme balistique que dans la population générale – présentant des plombs intracorporels et hospitalisés! dans l’Unité Hospitalière Sécurisée Interrégionale (UHSI) du CHU de Bordeaux, quel que soit le motif. Methode : étude rétrospective monocentrique à partir des dossiers médicaux des patients de l’UHSI de Bordeaux présentant des corps étrangers métalliques d’origine balistique entre le 1er mai 2008 et le 1er décembre 2016. Les données concernant les caractéristiques socio-démographiques des patients, les circonstances de contamination, la nature des corps étrangers métalliques intracorporels, leur localisation précise sur les imageries, les plombémies et leur éventuel suivi et les éventuels signes cliniques et biologiques évocateurs d’une intoxication saturnine ont été colligées. Resultats : 22 patients, représentant 1,09% des patients hospitalisés dans la période de l’étude, ont été recensés, avec un âge moyen de 47 ans. Un a été exclu et deux n’ont pas pu fournir de renseignement sur la date de survenue du traumatisme balistique. L’analyse été faite de façon descriptive selon le délai écoulé depuis la blessure. Chez les 4 patients ayant bénéficié d’un dosage de la plombémie moins de 40 jours après le traumatisme balistique, un seul a manifesté un saturnisme aigu clinique et biologique en 7 jours, avec une plombémie maximale à 1566 μg/L, ayant évolué vers un saturnisme chronique malgré la double chélation et la chirurgie d’exérèse des plombs. Chez les 3 autres la plombémie a augmenté à des valeurs peu importantes (< 450 μg/L) pendant les 3 premières semaines avant de redescendre dans les limites de la population générale (< 100 μg/L) sans entraîner de saturnisme clinique ou biologique. Chez les 15 patients présentant du plomb intracorporel depuis plus de 40 jours, les plombémies étaient peu élevées (< 200 μg/L, sauf pour un patient ayant atteint 225 μg/L) avec en moyenne une plombémie à 78,3 ± 51,4 μg/L. Lorsque plusieurs plombémies ont pu être réalisées, elles montraient un taux stable ou en baisse. Aucun n’a présenté de signe clinique ou biologique de saturnisme. Conclusion : après un an, à moins que le patient ne manifeste une symptomatologie pouvant évoquer un saturnisme ou qu’il présente un évènement intercurrent susceptible de faire varier la plombémie, il n’y a pas lieu de faire d’autre examen que ceux permettant d’avoir une valeur de référence pour le patient. Les patients porteurs de plombs intracorporels nécessitent donc que cela soit colligé dans leur dossier médical afin de ne pas méconnaitre un risque, actuel ou à venir, même plusieurs années après le traumatisme balistique. L’intérêt de cette surveillance est la possibilité d’intervenir rapidement si un saturnisme se développait, pouvant être à l’origine de pathologies chroniques invalidantes.
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dumas-01665186 , version 1 (15-12-2017)

Identifiants

  • HAL Id : dumas-01665186 , version 1

Citer

Claire Masson Samoyault. Évaluation du risque de saturnisme chez les patients ayant du plomb intracorporel et mise en place d’un suivi. Médecine humaine et pathologie. 2017. ⟨dumas-01665186⟩
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