Étude sur la pratique du « Chemsex » au sein de la file active d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) vivant avec le VIH suivis au CHU de la Réunion - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2017

Recreational drug use during sex (Chemsex) among men who have sex with men (MSM) and hiv-infected in-patients in Reunion island

Étude sur la pratique du « Chemsex » au sein de la file active d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) vivant avec le VIH suivis au CHU de la Réunion

Résumé

Introduction: CHEMSEX is an emerging trend especially among Men having sex with men (MSM). Since the advent of New Psychoactive Substances (NPS) such as Cathinones, we have witnessed worrying behavioral modifications toward illicit drugs use and high-risk sexual pratices. Consequences are numerous and severe, especially with Slam: Addiction, psychiatric complications, infectious complications linked to sharing soiled material (endocarditis, hepatitis …) and to hard and unprotected anal intercourses supporting STD transmission. Aim: to assess the prevalence of Chemsex over the last 12 months among HIV-MSM inpatients from the University Hospital of Reunion Island, characterize and contextualize this practice. Methods: an observational and transversal study was performed from May to October 2017, involving two centers (North and South) of the University Hospital. A self-reported and anonymous questionnaire was proposed to every HIV-MSM inpatients from both Infectious diseases units. Knowledge about Chemsex, demographics datas, and characteristics of the pratice were collected. Patients clinical features about HIV and Hepatitis B et C were also gathered. Local authorities approuved the study. Results: 177 patients were included over a 19 weeks-period. Prevalence of Chemsex was 27.1%. Lifetime Chemsex raised up to 53.1%. 52% of active Chemsexers were strictly practising on the Island. They were more likely to be drug users (Cannabis) and 70% had had a STD. They had about 17 sexual partners in the year and almost 70% of them reported high risk sexual pratices. Anal intercourses were always protected in only 42% of cases. By decreasing order of consumption, we found : Poppers® (81%), Cannabis (51%), Viagra® (31%), Cocaïne (20%), Ecstasy (15%), GHB/GBL (13%), Crystal meth (11%), Amphetamin (6%), Ketamin (6%), Mephedrone (6%), LSD (3%), Mushrooms (2%) and Heroïn (1%). Half of Chemsexers never associated alcohol and no psychoactive drugs such as Artane® or Rivotril® was reported, although they are frequently misused in Reunion. Slam was reported by 2 patients who represented 1,13% of the study population. Conclusion : Chemsex is a growing concern on Reunion Island. Our results lend us to advocate the need to pursue efforts for better understanding of Chemsex, so to prevent its consequences and develop relevant and proper Heath strategies.
Introduction : le Chemsex est un phénomène émergent touchant plus particulièrement les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Depuis l’avènement des nouveaux produits de synthèse (NPS) telles que les Cathinones, on assiste à une modification alarmante des comportements vis-à-vis de la consommation de substances illicites et des pratiques sexuelles à risque. Les conséquences de cette pratique sont multiples et graves, a fortiori en cas de passage au Slam : addiction, complications psychiatriques à court et long termes, complications infectieuses liées au partage de matériel souillé (endocardite, hépatites) et aux rapports sexuels hard et non protégés favorisant la transmission des IST. Aucune donnée n’est à ce jour disponible à la Réunion. Objectif : déterminer la prévalence de la pratique du Chemsex sur les 12 derniers mois chez les patients HSH PVVIH suivis sur l’ensemble du CHU à la Réunion, caractériser et contextualiser cette pratique. Méthodes : une étude observationnelle transversale s’est déroulée de Mai à Octobre 2017, au sein du CHU de la Réunion comprenant les sites Nord et Sud. Un auto-questionnaire anonyme a été proposé à tout patient HSH PVVIH appartenant à la file active des services de Maladies Infectieuses, recueillant leurs connaissances sur le Chemsex, des données socio-démographiques, ainsi que des informations sur leur pratique. Des données issues du dossier médical du patient sur le VIH et les Hépatites B et C ont été également colligées. L’étude a été approuvée par le CPP Ouest de Rennes. Résultats : 177 patients ont été inclus sur une période de 19 semaines. La prévalence du Chemsex était de 27,1%. Elle s’élevait à 53,1% en incluant les sujets qui avaient expérimenté mais stoppé la pratique dans leur passé. 52% des Chemsexers actifs avaient une pratique exclusive sur l’île. Ils étaient plus enclins à consommer des drogues hors cadre sexuel (Cannabis) et 70% avaient un antécédent d’IST. Ils avaient en moyenne 17 partenaires dans l’année et près de 70% déclaraient avoir déjà expérimenté une des pratiques sexuelles à risque. Les rapports anaux n’étaient systématiquement protégés que dans 42% des cas. Par ordre décroissant de consommation, on retrouvait : le Poppers® (81%), le Cannabis (51%), le Viagra® (31%), la Cocaïne (20%), l’Ecstasy (15%), Le GHB/GBL (13%), le Crystal meth (11%), l’Amphétamine (6%), la Kétamine (6%), la Méphédrone (6%), le LSD (3%), les Champignons (2%) et l’Héroïne (1%). La moitié des Chemsexers n’associaient jamais l’alcool aux autres substances et aucune consommation de médicaments psychoactifs d’usage fréquemment détourné sur l’île (Artane® ou Rivotril®) n’a été retrouvée. Le Slam concernait 2 sujets soit 1,13% de la population d’étude. Conclusion : le Chemsex semble véritablement émerger et s’installer sur l’île depuis quelques années. Il paraît primordial de poursuivre les efforts pour mieux appréhender cette pratique complexe, prévenir et limiter ses répercussions en développant des stratégies de santé efficaces.
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Citer

Stella Xuan Hoang. Étude sur la pratique du « Chemsex » au sein de la file active d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) vivant avec le VIH suivis au CHU de la Réunion. Médecine humaine et pathologie. 2017. ⟨dumas-01676257⟩
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