Introduction : la densité médicale des médecins généralistes en France a diminué de 8.4 % entre 2007 et 2016 avec une grande disparité de répartition sur le territoire à l’échelle nationale et régionale. En parallèle, le profil des jeunes médecins généralistes s’est modifié peu à peu avec une féminisation des effectifs et une reconsidération de la vie personnelle des médecins. L’objectif principal de notre étude était d’obtenir une vue d’ensemble des futurs choix professionnels des internes en médecine générale en TCEM 3 de Bordeaux, pour l’année universitaire 2014-2015. Les objectifs secondaires étaient de déterminer les principaux freins à l’installation en libéral, notamment dans les zones sous-médicalisées et de recenser les propositions de solutions évoquées par les internes. Matériel et Méthodes : il s’agissait d’une étude descriptive transversale quantitative analytique. Un questionnaire électronique a été adressé aux 195 internes de médecine générale en deuxième semestre de TCEM3 à l’Université de Bordeaux entre mai et octobre 2015. Résultats : le taux de réponses s’élevait à 37,9% (n=72). La moyenne d’âge des internes aquitains était de 27.8 ans. 70.8% des internes interrogés étaient en couple et 13,9% des internes avaient des enfants. 76% des répondants habitaient en Gironde, la moitié des internes interrogés avaient grandi dans une région autre que l’Aquitaine. 44,4% des internes avaient déjà réalisé des remplacements de médecine générale. 89,1% des internes interrogés envisageaient d’exercer la médecine générale en libéral, majoritairement sous forme de remplacements (65,6%). Les principales raisons du choix du mode d’exercice professionnel étaient la famille pour 48.6% des internes et les horaires pour 41,7%. Les freins majeurs à l’exercice libéral identifiés étaient le temps administratif trop long (cité par 91,7% des internes) et la charge de travail (cité par 72,2% des internes). Les principaux leviers évoqués pour inciter à une activité libérale étaient de financer des aides humaines, de proposer des mesures pour diminuer la charge administrative et de diminuer les charges fiscales. La grande majorité (80,6%) souhaitait rester en Aquitaine pour débuter son exercice professionnel, avec une nette préférence pour la Gironde (64,3%). Les premières raisons évoquées étaient la famille (65.3%) et l’attractivité de la région (58.3%). Discussion : alors que le nombre de médecins généralistes salariés augmente, les internes aquitains de médecine générale envisagent prioritairement d’exercer en libéral. Cependant, ils souhaitent que soit apporter des aides pour alléger la charge administrative et financière de ce mode d’exercice. Les avantages du salariat repérés par les internes aquitains pourraient être une première piste de réflexion.