Environ 10 000 personnes se suicident par an en France. Chez les adolescents il s’agit de la deuxième cause de décès et les tentatives de suicide sont nombreuses en particulier chez les jeunes filles. Les régions du Nord-Ouest dont la Normandie sont particulièrement touchées. L’objectif de cette thèse était d’évaluer les pratiques, le ressenti et les difficultés de la prise en charge du risque suicidaire de l’adolescent des médecins généralistes de la région Rouen Elbeuf.
Matériel et Méthodes :
Une étude qualitative avec entretiens semi-dirigés a été réalisée. Chaque entretien a été réalisé en face à face sur le lieu d’exercice du médecin interrogé. Les entretiens ont été retranscrits « verbatim » le plut tôt possible, par une seule personne, sans modification ni reformulation. Les logiciels Otranscribe® et Excel® ont été utilisés respectivement pour retranscrire les entretiens et pour analyser les réponses. Pour l’analyse thématique, les mots, expressions, phrases porteuses d’idées ont été identifiés, puis regroupés en thématiques qui ont été ensuite divisées en sous catégories.
Résultats :
Douze médecins généralistes ont participé à l’enquête. Les résultats montrent que leur rôle de médecin de famille leur facilite la discussion avec les adolescents dans le dépistage du risque suicidaire. Ils assurent le dépistage, le traitement, le suivi des adolescents à risque. La Maison de l’Adolescent est l’interlocuteur privilégié des médecins généralistes. Les difficultés rencontrées par ces médecins sont liées au manque de formation, au déficit de communication avec les pédopsychiatres et aux difficultés d’accès aux soins psychiatriques.
Discussion :
Les médecins assurent un rôle central dans la prise en charge de l’adolescent suicidaire. Cette prise en charge pourrait être optimisée en (i) développant la communication entre professionnels de santé, (ii) en améliorant la formation, notamment sur les nouvelles échelles de risque, et (iii) par une meilleure connaissance des réseaux de soins.