Microbiote intestinal et pronostic dans le cancer du colon : étude de l'impact sur la survie - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2017

Microbiote intestinal et pronostic dans le cancer du colon : étude de l'impact sur la survie

Résumé

Même si la littérature reste pauvre sur le sujet, il existe de plus en plus d'arguments en faveur de l'implication du microbiote intestinal comme facteur pronostic du cancer colorectal (CCR), dont Escherichia coli. Des travaux préliminaires ont montré une augmentation de la colonisation de la muqueuse colique par Escherichia coli chez les patients opérés d'un CCR de stade III-IV du fait d'une corrélation avec à la fois le degré d'invasion pariétale, l'envahissement ganglionnaire et l'index de prolifération. Vis-à-vis des différentes caractéristiques des souches, ces travaux ont également montré une augmentation de la colonisation des muqueuses et des tumeurs coliques par des souches de phylogroupe B2 ou productrices de cyclomodulines chez les patients atteints de CCR de stade II-III-IV. Le but de ce travail était d'étudier l'impact de la colonisation colique par Escherichia coli sur les résultats oncologiques à long terme de ces patients opérés de CCR. Il s'agissait d'une étude rétrospective portant sur 88 patients opérés de CCR dans le service de Chirurgie Digestive du CHU de Clermont-Ferrand entre 2007 et 2013. L'identification et la détermination des niveaux de colonisation par des Escherichia coli ont été réalisées sur des macrobiopsies de muqueuses et de tumeurs coliques issues de ces patients. Ces souches de Escherichia coli isolées ont été caractérisées, notamment du point de vue des phylogroupes et de leur production de cyclomodulines, en particulier la colibactine. Les critères de jugement étaient la survie globale (SG) spécifique au cancer et la survie sans récidive (SSR) à 5 ans. En analyse univariée, il n'existait pas d'influence du niveau de colonisation colique par Escherichia coli sur la SG liée au CCR à 5 ans. En revanche, il existait une altération de la SG spécifique au CCR chez les patients colonisés par des Escherichia coli de phylogroupes B2 (HR=2,32 [0,96; 5,61) (p=0,06)) et B2 et D ((HR=1,69 [0,94; 3,04] (p=0,08)), ainsi que chez ceux colonisés par des Escherichia coli productrices de colibactine (HR=7,71 [0,93; 64,10] (p=0,06)). La SSR n'était pas influencée par la colonisation par Escherichia coli, ni par les caractéristiques des souches étudiées. En analyse multivariée, la présence de Escherichia coli de phylogroupes B2 (HR=10,48 [1,77; 62,00] (p=0,01)) ou B2+D (HR=2,60 [1,08 ; 6,27] (p=0,03)) et/ou productrices de colibactine (HR=18,58 [1,75; 197,18] (p=0,01)) était un facteur indépendant altérant la SG liée au CCR à 5 ans. Notre étude démontre pour la première fois que la colonisation des tissus coliques par des Escherichia coli pathogènes de phylogroupes B2 et D, et notamment productrices de colibactine, altérait significativement et de manière indépendante la survie globale à 5 ans des patients opérés d'un cancer colorectal. Ces résultats viennent renforcer l'utilisation possible de marqueurs opérés d'un cancer colorectal. Ces résultats viennent renforcer l'utilisation possible de marqueurs bactériens comme nouveaux facteurs pronostics complémentaires dans le cancer colorectal.
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  • HAL Id : dumas-01717617 , version 1

Citer

Guillaume Pierre Carrier. Microbiote intestinal et pronostic dans le cancer du colon : étude de l'impact sur la survie. Sciences du Vivant [q-bio]. 2017. ⟨dumas-01717617⟩
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