Perception de la femme victime de violences conjugales sur la place du médecin généraliste dans son parcours initial et ses attentes : étude qualitative par entretiens compréhensifs auprès de femmes victimes de violences conjugales reçues par SOS Femmes 13 à Marseille - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2015

Perception de la femme victime de violences conjugales sur la place du médecin généraliste dans son parcours initial et ses attentes : étude qualitative par entretiens compréhensifs auprès de femmes victimes de violences conjugales reçues par SOS Femmes 13 à Marseille

Résumé

Les violences conjugales sont un phénomène sous-estimé avec des conséquences sur la santé nombreuses, parfois graves. Le médecin généraliste est-il un interlocuteur privilégié ? Au travers d’entretiens semi-directifs menés à SOS femmes 13 à Marseille auprès de femmes victimes de violences conjugales majeures et volontaires, cette étude qualitative a cherché à comprendre la place du médecin généraliste dans leur parcours initial et connaitre les facteurs le modifiant. Leurs attentes quant à la prise en charge ont été aussi recueillies. 57 entretiens ont été réalisés de juillet 2014 à janvier 2015. Le médecin généraliste est bien le médecin de 1er recours : la confiance principalement et son accessibilité. Outre les sentiments de honte, peur, culpabilité et du respect porté au médecin, elles ont été freinées car le médecin traitant était souvent le même que le conjoint, qu’il ne posait pas la question. Toutefois elles reconnaissent la difficulté du repérage et le manque de temps expliquant l’impression récurrente que le médecin n’écoute pas. Chez les immigrées, la barrière de la langue existe mais certaines soutiennent qu’il est toujours possible de se faire comprendre. L’accès aux soins rendu difficile principalement par le conjoint : argent (contrôle des finances ou de l’accès au travail), isolement par la séquestration, interdiction de consulter un médecin ou sous condition d’être accompagnée par lui, menacée d’être tuée ou de prendre ses enfants si elles parlent, documents confisqués, peur de laisser seul l’enfant avec le conjoint, l’impossibilité physique de se rendre chez le médecin du fait de la douleur. Pour toutes ces raisons parfois elles refusent ou retardent l’accès au soin. Une précarisation de ses femmes dans ce contexte parait évident et semble se prolonger après le départ du domicile conjugal. Des clefs de la communication révélées sont : voir la femme seule en consultation, la questionner (pour un début de prise de conscience ou qu’elles s’autorisent à parler), attitude d’écoute. Pour la majorité, le sexe du médecin n’avait pas d’importance. Les attentes envers le généraliste sont : oser questionner, soutenir pour qu’elles puissent réagir, prendre position en s’appuyant sur la Loi, évaluer la gravité et si besoin signaler, pour les enfants. La majorité attend des conseils et une orientation avec dans l’idéal une prise en charge en réseau : une assistante sociale, psychologue/psychiatre, associations spécialisées car il ne faut pas rester seul face à cette problématique complexe.
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  • HAL Id : dumas-01774422 , version 1

Citer

Laura Landzberg. Perception de la femme victime de violences conjugales sur la place du médecin généraliste dans son parcours initial et ses attentes : étude qualitative par entretiens compréhensifs auprès de femmes victimes de violences conjugales reçues par SOS Femmes 13 à Marseille. Sciences du Vivant [q-bio]. 2015. ⟨dumas-01774422⟩
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