L’objectif principal est de décrire la prévalence d’exposition aux facteurs d’exposition environnementaux dans une cohorte lupique bordelaise, lors du déclenchement de la maladie et lors des poussées. Méthodes : notre étude observationnelle, rétrospective, unicentrique menée au CHU de Bordeaux incluait des patients diagnostiqués « lupus » selon les critères ACR 1997. Ils remplissaient un questionnaire, en dehors d’une poussée, comprenant des données sur l’exposition aux facteurs environnementaux avant le déclenchement de la maladie. S’ils présentaient une poussée durant l’étude ou dans les 6 mois à 1 an précédant l’inclusion, ils remplissaient un 2ème questionnaire comprenant des données sur l’exposition aux facteurs environnementaux dans les derniers mois précédant la poussée. Résultats : nous avons inclus 137 patients, des femmes à plus de 80%, tabagiques dans environ 40 % des cas. Avant le début de la maladie, sur le plan professionnel, 13,9% ont été exposés à l’agriculture. Sur le plan extra-professionnel, une exposition solaire prolongée et répétée pendant l’enfance est rapportée dans 43,8% des cas et 13% ont vécu dans un environnement agricole avec une potentielle exposition aux pesticides. 46,3% des patients rapportent un stress psychologique important survenant majoritairement dans les 5 ans précédant le diagnostic. Sur le plan des facteurs spécifiques aux femmes, il y a 32,3% d’utilisatrices régulières de colorations capillaires et 27,2% de rouges à lèvres avec une fréquence majoritairement élevée (>5 fois par semaine). Parmi l’ensemble des patients inclus, 26 ont présenté une poussée. Parmi eux, dans les mois précédant la poussée, au niveau extra-professionnel, 19,2% ont réalisé des travaux de peinture et 19,2% ont eu une exposition prolongée aux UV. Un stress psychologique important est retrouvé dans 32% des cas dans les mois précédant la poussée. Sur le plan des facteurs spécifiques aux femmes, 46,2% ont réalisé une coloration capillaire dans les mois précédant la poussée. Conclusion : dans notre cohorte, nous retrouvons une prévalence un peu supérieure pour l’exposition au stress psychologique, aux radiations UV, aux solvants et pesticides, ainsi qu’aux colorations capillaires. Néanmoins, d’autres études épidémiologiques, notamment cas/témoins sont nécessaires pour confirmer ces résultats.