Eczéma allergique de contact à la Methylisothiazolinone : évaluation des rechutes après conseils d’éviction auprès de 139 patients - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2017

Eczéma allergique de contact à la Methylisothiazolinone : évaluation des rechutes après conseils d’éviction auprès de 139 patients

Résumé

La Methylisothiazolinone (MI) est un conservateur utilisé depuis 2005, dans de très nombreux produits et responsable d'une épidémie mondiale d'eczémas de contact. Le but de cette étude est d'évaluer le pronostic des eczémas de contact à la MI chez les patients ayant bénéficié de conseils d'éviction. Étude rétrospective bicentrique des patients atteints d'eczéma de contact à la MI et/ou MCI/MI avec tests épicutanés positifs pertinents, diagnostiqués dans deux CHU français entre 2010 et 2015 avec évaluation des rechutes après conseils d'éviction au moyen d'un questionnaire. Les données répertoriées sont : terrain atopique, profession, localisation de l'eczéma, produits en cause, nombre et caractéristiques des rechutes, difficultés d'éviction, suggestions d'amélioration. 139 patients ont été inclus dont 54% atopiques. Les mains étaient atteintes dans 65% des cas. Les produits en cause étaient : cosmétiques 69%, ménagers 22%, industriels 12%. Le suivi médian était de 3 ans. 64% des patients ont présenté des rechutes après un délai médian de 5 mois, sévères dans 18% des cas. Les cosmétiques à rincer étaient les produits les plus pourvoyeurs de rechutes (27%). En analyse multivariée, les facteurs favorisants significatifs étaient le terrain atopique et la localisation aux mains de l'eczéma initial. Les principales difficultés rencontrées pour l'éviction étaient : la contrainte de vérifier toutes les compositions, l'insuffisance d'étiquetage des produits industriels, la complexité de lecture des étiquettes des cosmétiques, la mémorisation du nom de l'allergène. 52% des patients souhaitaient une consultation spécialisée de dermato-allergologie dans l'année qui suit le diagnostic. Le taux de rechute est important, ce qui souligne les difficultés d'éviction. L'éducation doit être renforcée notamment pour les atopiques et les sujets atteints d'eczéma des mains. Il faut insister sur le risque de rechutes liées aux cosmétiques à rincer, aux produits vaisselle et aux peintures. Compte tenu des difficultés de lecture des étiquettes, une liste de produits sans MI peut faciliter l'éviction. La remise d'une carte avec le nom de l'allergène semble nécessaire. Il convient d'améliorer la lisibilité des étiquettes des cosmétiques et l'étiquetage des produits industriels. Un logo d'alerte et le développement d'applications poue Smartphone indiquant la présence de MI dans les produits nous sembleraient utiles. Notre étude retrouve un pronostic médiocre incitant à améliorer la prise en charge. Un suivi spécialisé dans l'année suivant le diagnostic est indispensable pour éduquer les patients.
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  • HAL Id : dumas-01817881 , version 1

Citer

Pauline Bouschon. Eczéma allergique de contact à la Methylisothiazolinone : évaluation des rechutes après conseils d’éviction auprès de 139 patients. Médecine humaine et pathologie. 2017. ⟨dumas-01817881⟩
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