« Mais elle le sait qu’elle est dans un livre ?! ». La mise en abyme de la littérature pour construire un sujet lecteur au cycle 1
Résumé
The children's literature has a prominent role in the nursery school, allowing the pupil to grow by building a critical and analytical perspective of the world around him. To do so, in this paper we will study how the literature work in children’s books can be presented as a game, allowing the children to play an active role in the story being told and to cross the border that separates reality and fiction. We suppose that the so called mise en abyme used in literature, combined with the effect of ‘cognitive blurriness’ caused by this back and forth between fiction and reality, will allow the child to
place himself as a ‘subject reader’. To confirm this, the twelve pupils that participated in our study took part in different debates in which they discuss their interpretations of four children’s books that integrate an increasingly stronger mise en abyme. Along the study there were more and more pupils that began to understand the power of imagination, taking part in the game proposed by the author, pretending that they believed this
fantasy while being aware of the teasing used by the writer. The children were engaged in the reading, both individually and subjectively, while using their impressions of the story and their personal sensitivity – this is what we call the ‘subject reader’.
L’album de littérature de jeunesse tient une place importante à l’école maternelle, permettant notamment à l’élève de grandir en se construisant un regard critique et une grille d’analyse sur le monde qui l’entoure. En cela, nous nous sommes particulièrement intéressés aux lectures qui se présentent sous forme de jeu, proposant des franchissements de frontières entre réalité et fiction et convoquant régulièrement le lecteur. L’étude menée se veut témoin du postulat selon lequel la mise en abyme de la littérature et le « scandale cognitif » induit par le vacillement entre réalité et fiction peuvent permettre à l’enfant de se positionner en tant que « sujet lecteur ». Nous avons ainsi proposé aux douze élèves de cette expérimentation différents débats interprétatifs autour de quatre albums présentant des mises en abyme de plus en plus profondes. Beaucoup ont su de mieux en mieux comprendre le pouvoir de l’imaginaire et du livre en se prenant au jeu de l’auteur, en faisant penser qu’eux aussi y croyaient, tout en sachant pertinemment que ce dernier s’amusait avec eux. Ils se sont impliqués dans les albums de manière individuelle et subjective en convoquant leurs impressions et leur sensibilité et c’est là l’essence même du « sujet lecteur ».
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)