Introduction : apparue en France en 1957, l’hospitalisation à domicile avait pour but initial de désengorger les hôpitaux et de développer une prise en charge technique au domicile des patients. Actuellement positionnée en tant qu’alternative à l’hospitalisation conventionnelle, on constate un défaut de prescription de ces structures, en partie de la part des médecins généralistes, entrainant un infléchissement de la courbe de croissance ces dernières années. Dans ce contexte, il semblait intéressant d’interroger directement des médecins généralistes concernant leur ressenti sur l’HAD, afin d'en faire ressortir d'éventuels axes d'amélioration pour une meilleure utilisation. Méthode : le recueil des données a été réalisé par des entretiens individuels semi-dirigés auprès de médecins généralistes exerçant sur Ajaccio et ses alentours. Les grilles d’entretiens permettaient de séparer les médecins en deux groupes : ceux ayant déjà travaillé avec l’HAD et ceux n’ayant pas travaillé avec l’HAD. Résultats : vingt et un entretiens ont été réalisés, 5 concernant des médecins n’ayant pas travaillé avec l’HAD, et 16 ayant déjà travaillé avec l’HAD. Les premiers rapportaient un manque d’information concernant la structure et ses modalités de prescriptions. Ils préféraient utiliser leur propre réseau de soins libéraux, et reprochaient l’absence d’astreinte médicale au sein de la structure. Les seconds étaient satisfaits de la prise en charge de leurs patients par la structure. Cependant, ils auraient souhaité que le rôle du médecin coordonnateur soit développé, lui permettant une plus grande implication auprès des patients. Ils auraient également été favorables à une meilleure communication avec les différents intervenants de la structure et à une plus grande information, en particulier concernant les motifs de la mise en HAD directement depuis le domicile. Conclusion : bien qu’acteurs de l’HAD, les médecins généralistes sont encore trop confrontés à la barrière secteur hospitalier/secteur libéral. Une évolution des habitudes de travail est à prévoir pour permettre un meilleur développement de ce type de prise en charge.