Contexte : parmi les professions sollicitant la voix, les enseignants sont particulièrement exposés aux troubles vocaux. Objectif : explorer les composantes permettant de rendre compte de l’insatisfaction et de l’apprentissage des participants à des actions de formation à l’hygiène vocale, en fonction de leur expérience professionnelle. Proposer une réflexion sur la mise en place d’une démarche de prévention collective des troubles de la voix chez les enseignants. Méthode : depuis 2001, la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale (MGEN), en partenariat avec le Ministère de l’Éducation Nationale, propose aux enseignants des formations à l’hygiène vocale. Un questionnaire est remis aux participants à l’issue des sessions de formation. Résultats : durant l’année scolaire 2015-2016, la population retenue pour analyse (N=2445) était composée à 86,1% de femmes, 35,5% avaient moins de 30 ans, 32% étaient en formation, 62,5% affirmaient avoir déjà souffert de troubles vocaux, et 18,7% avoir déjà été en arrêt de travail pour ce motif. Ils étaient 88,2% à être satisfaits par la formation. Les enseignants les moins expérimentés présentaient le plus fort risque d’insatisfaction (OR=2,23, IC95%=[1,10-4,50] ; p=0,026). Le score global d’apprentissage augmentait significativement avec l’expérience (p<0,001) et était significativement associé à l’insatisfaction (OR=0,83, IC95%= [0,78-0,89] ; p<0,001). En analyse multivariée, l’apprentissage n’était pas significativement lié à l’ancienneté du répondant. Conclusion : ces troubles invalidants rendent nécessaire la mise en place de mesures de prévention, parmi lesquelles les formations ciblées selon l’expérience des participants seraient primordiales.