Objectif : les benzodiazépines à visée hypnotique font parties des molécules les plus prescrites en France malgré le risque d’accoutumance. Leur prescription obéit à des recommandations claires et de plus en plus strictes. L’objectif de cette étude était d’analyser les représentations des patients vis-à-vis de leurs consommations et du risque lié à la consommation de benzodiazépines à visée hypnotique. Méthode : étude qualitative par entretiens semi-dirigés, entre janvier 2017 et juillet 2017 dans le Var et les Bouches du Rhône. Une analyse des pratiques observées a ensuite été effectuée. Résultats : Dans notre étude, on remarque que les patients ont beaucoup de difficultés à limiter leurs consommations en hypnotiques dans la durée et à demander une aide au sevrage. Le besoin de retrouver un sommeil de qualité est la motivation essentielle retrouvée à poursuivre le traitement. On retrouve un rôle déterminant de l’entourage dans le début de la consommation. La dépendance et le risque d’iatrogénie sont très largement méconnus et minorés, d’autant plus que la consommation est ancienne et importante. Le risque d’apparition de troubles mnésiques et la sécurisation de la prescription du zolpidem sont les éléments les plus sources d’inquiétudes des patients. Conclusion : La succession des politiques de santé à l’égard des hypnotiques et notamment la limitation des conditions de prescription du zolpidem a eu un impact sur l’identification de la dangerosité du traitement et ses effets indésirables par les patients. Cependant, cela n’est pas encore suffisant pour atteindre un objectif de diminution de consommation significatif chez les utilisateurs réguliers. D’autres études sont sans doute à mener à plus long terme et plus spécifiquement sur les initiations thérapeutiques.