Étude d’un cas clinique : saturnisme chronique suite à un traumatisme balistique - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2018

Case Report: chronic lead intoxication due to a gunshot wound

Étude d’un cas clinique : saturnisme chronique suite à un traumatisme balistique

Résumé

Introduction: saturnism is a disease related to an acute or chronic intoxication to lead or its derivatives of household or occupational origin. A less known source of exposure is ammunition containing this metal. While early management of lead toxicity is fundamental, prevention and diagnosis are challenging. The project presented hereafter explores the clinical case of a patient with a chronic lead poisoning following firearm injury and is based on a literature review. The aim of the study was to identify predictive factors of saturnism and the required monitoring in patients with retained missiles. Methods: this is a clinical case study of M. Z., aged 38 years, with chronic intoxication by lead due to ballistic trauma. The kinetics of blood-lead level (PbB) were unusual in this patient compared with cases reported in the literature. Results: M.Z presented with a very high PbB, 104.8 µg/dL, at day 8 after the injury. The maximum level was reached at day 15 with a dose of 203.2 µg/dL. A second PbB peak was reached at 4 months with 165 µg/dL. Only a double chelation with EDTA and long-term Succicaptal treatment allowed obtaining a lead level lower than 40 µg/dL. This clinical picture is commonly related to a projectile/bullet composed of exclusively soft lead. Levels of ALA-u, an indicator of recent lead exposure, increased quickly and substantially to reach a maximum level of 164 µg/dL of creatinine at day 10. The subsequent decrease of creatinine levels is related to treatment with EDTA Similar cases have been reported in the literature, with a PbB increase during the first 3 months followed by a progressive decrease in the next 9 months rarely exceeding 50 µg/dL. Conclusion: a year following the ballistic trauma, in the absence of lead poisoning symptoms or intercurrent events likely to increase the lead level, no further examination was necessary. Physicians treating patients with internal lead have to be informed in order not to overlook current risk and to avoid forthcoming intoxications. It is essential to rapidly dose PbB in patients with symptoms suggestive of lead poisoning. An early intervention allows efficiently treating these patients who are often misdiagnosed as well as avoiding treatment delay and the onset of chronic complications.
Introduction : le saturnisme est la maladie correspondant à une intoxication aigüe ou chronique au plomb ou à ses dérivés d’origine domestique ou professionnelle. Une source d’exposition est moins connue, celle émanant des munitions contenant ce métal. L’intoxication liée à des plombs intracorporels est difficile à prévenir et à diagnostiquer, alors qu’il est fondamental de la prendre en charge de façon précoce. Le travail réalisé ici s’appuie sur le cas clinique d’un patient souffrant d’intoxication chronique au plomb suite à une blessure par arme à feu et sur une revue de la littérature. L’objectif est d’identifier des facteurs prédictifs de saturnisme et la surveillance nécessaire chez les patients ayant des plombs intracorporels. Méthode : étude du cas clinique d’un homme, M.Z, âgé de 38 ans souffrant de saturnisme chronique suite à un traumatisme balistique. La cinétique de la plombémie est inhabituelle chez ce patient par rapport aux cas recensés dans la littérature. Résultats : M.Z présente une plombémie d’emblée très élevée, 104,8 µg/dl à 8 jours de la blessure. Le maximum est atteint à 15 jours avec un dosage à 203,2 µg/dl. Un deuxième pic de plombémie se produit à 4 mois à 165 µg/dl. Seule une double chélation par EDTA et Succicaptal® au long cours permettent d’obtenir un taux de plomb inférieur à 40 µg/dl. Ces particularités sont liées notamment à la composition du projectile, uniquement du plomb doux. L’ALA-u, témoin des effets sur l’organisme après une exposition récente au plomb s’est élevé de façon majeure et précoce pour atteindre un maximum de 164 µmol/mmol de créatinine à 10 jours. La diminution de ce taux est corrélée aux cures de chélation par EDTA. Dans les cas relatés par la littérature, les patients ont tendance à voir leur plombémie augmenter durant les 3 premiers mois pour ensuite diminuer progressivement les 9 mois suivants tout en excédant rarement 50 µg/dl. Conclusion : un an après le traumatisme balistique, en l’absence de symptômes de saturnisme ou d’événement intercurrent susceptible d’augmenter le taux de plomb, il n’y a pas lieu de faire d’examens complémentaires. Les médecins traitant des patients porteurs de plombs intracorporels doivent en être informés afin de ne pas méconnaitre un risque actuel ou à venir d’intoxication au plomb. Il est fondamental de penser à doser la plombémie en cas de symptômes évocateurs afin d’intervenir si nécessaire de façon précoce et ainsi de traiter avec efficacité ces patients pour lesquels il y a souvent encore une errance diagnostique qui retarde la prise en charge et favorise l’apparition des complications chroniques.
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Dates et versions

dumas-02062414 , version 1 (08-03-2019)

Identifiants

  • HAL Id : dumas-02062414 , version 1

Citer

Camille Pelou. Étude d’un cas clinique : saturnisme chronique suite à un traumatisme balistique. Médecine humaine et pathologie. 2018. ⟨dumas-02062414⟩
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