Un travail de recherche sur les discriminations multiples pourrait laisser à penser qu’il va traiter successivement de chacun des motifs considérés comme discriminatoires par la loi. Or, l’étude des discriminations multiples vise en réalité à analyser les traitements défavorables fondés sur plusieurs facteurs. Cette ambiguïté autour du concept de discriminations multiples s’explique par l’absence de prise en compte de celui-ci en France, à l’inverse d’autres pays. En effet, la législation française méconnaissant des discriminations multiples, elle laisse de fait les victimes dans l’impossibilité de voir leurs situations, notamment professionnelles, entièrement traitées. Cela pose donc la question de l’opportunité d’une reconnaissance des discriminations multiples en droit du travail français. Pour y répondre, il parait judicieux d’analyser les différentes formes de discriminations multiples (successives, multicritères, intersectionnelles, connexes) afin de décrypter l’accueil qui leur est réservé en Droits français et étrangers, que ce soit dans la législation ou la jurisprudence. L’étude de la pratique révélant des discriminations multiples dans les relations de travail ainsi que leurs conséquences sur les victimes font état d’un phénomène de grande ampleur. Partant, une reconnaissance légale des discriminations multiples apparait nécessaire bien qu’elle soit entravée par des obstacles d’ordre procédural et pratique.