Un périodique d'économie politique au XVIIIe siècle : les Éphémérides du citoyen (1765-1772)
Résumé
Considéré comme l'organe officiel de la physiocratie, le périodique des Éphémérides du citoyen, fondé en 1765 par l'abbé Nicolas Baudeau, se voulait d'abord un journal de philosophie politique et morale qui traitait en particulier de l'agriculture et du commerce. La diversité des sujets n'en rapprochait pas moins son contenu de l'économie politique qui connut un succès croissant en France à partir des années 1750. Au travers des différents articles qui composent les deux premières versions du journal entre 1765 et 1772, il s'agit d'étudier la fonction du périodique dans la formulation de l'économie politique comme science. Les physiocrates font de l'économie un champ de savoir englobant qui se substitue aux sciences morales et politiques. Le caractère vaste des objets d'études de cette science complexifie la qualité de « périodique spécialisé » attribuée aux Éphémérides. Le journal est à la fois le lieu de polémiques et de théorisations. La diffusion de la réflexion économique concerne non seulement l'analyse de la formation et de la circulation des richesses, mais aussi l'organisation sociale, le gouvernement politique et la perspective anthropologique. La physiocratie construit périodiquement un raisonnement qui élabore une science humaine proche d'une science humaniste autant que des sciences naturelles. Le discours libéral se complète d'une défense de la monarchie absolue prise dans la perspective d'un ordre naturel. Cette tension marque les difficultés d'un courant de pensée au carrefour du libéralisme et du pouvoir de la tradition.
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Histoire
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