Quelle importance accorder au cheval ? La Trilogie des Confins de Cormac McCarthy revisite les structures traditionnelles du mythe de l’Old West, notamment à travers une description novatrice de la relation homme-cheval. Ces animaux, longtemps considérés comme de simples entités soumises à l’homme, pourraient néanmoins se voir élevés au rang d’êtres autonomes. La trilogie se déroule autour des années 1950, et dépeint la transition de la vie rurale des ranchs au développement d’une société industrielle. Dans les trois volumes, les chevaux apparaissent le plus souvent comme moyens de transport des personnages, ce qui pourrait laisser croire qu’ils sont réduits au statut d’objets. Pourtant, une lecture détaillée de la prose précise de McCarthy vient montrer que cette vision anthropocentriste se voit transcendée. En effet, le cheval apparaît également comme un symbole puissant, mais aussi comme un personnage doté d’un langage qui lui est propre et d’une autonomie littéraire partielle. Des sources académiques sur la vie et l’œuvre de l’auteur, mais aussi des théories post-humanistes sont à combiner avec des études éthologiques et cognitives, en plus d’une expérience équestre de terrain, afin de démontrer l’importance du cheval, à la lumière de l’Optical Democracy de Cormac McCarthy.