En France on relève aujourd’hui 600 000 expérimentateurs d’héroïne, drogue responsable d’une addiction extrêmement forte par le biais de mécanismes chimiques et pharmacologiques, notamment au niveau du système de récompense lié à la dopamine. Parmi ces consommateurs, 180 000 patients reçoivent un traitement de substitution aux opiacés : la méthadone ou la buprénorphine à haut dosage. Cette dernière, commercialisée en France depuis 1996, a pour but de permettre aux héroïnomanes de parvenir à sortir de la dépendance aux opiacés, accompagnés en cela par une prise en charge médicale, sociale et psychologique. Or, cette molécule fait l’objet de mésusages et de détournements à grande échelle via le marché noir, aux frais de la sécurité sociale. Ainsi on rappellera plusieurs généralités sur l’héroïne, la dépendance qui y est liée, les possibilités de substitution ainsi que les différents traitements existant en France. Ensuite, une partie expérimentale portant sur une enquête effectuée auprès d’officines de Normandie permettra de faire une estimation des détournements et dysfonctionnements concernant la buprénorphine à haut dosage. Cette étude a permis de mieux comprendre les dysfonctionnements actuels, qu’ils soient liés à la prescription de la molécule à des dosages non adaptés au patient ; ou au but du traitement envisagé par le prescripteur et le patient, qui n’est pas toujours le sevrage total et définitif. In fine, des recommandations sont proposées pour éviter ces dysfonctionnements à l’avenir, et se positionner en tant que professionnels de santé dans l’objectif d’une prise en charge toujours meilleure des patients afin de leur proposer un avenir libre de toute dépendance.