Contexte. La France est le troisième prescripteur d’antibiotiques d’Europe. Une grande partie de ces prescriptions est réalisée en ambulatoire par les médecins généralistes. La population d’EHPAD est particulièrement exposée aux risques d’infections et à l’utilisation inappropriée d’antibiotiques. Le mésusage des antibiotiques est responsable du phénomène d’antibiorésistance, un problème majeur de santé publique. Objectif. L’objectif de cette étude était d’identifier les déterminants de la prescription antibiotique en EHPAD des médecins généralistes de Haute-Savoie. Méthode. Il s’agit d’une étude qualitative par entretien individuel semi-dirigé auprès de médecins généralistes de Haute Savoie. L’échantillonnage a été réalisé en variation maximale des profils. Les entretiens ont été réalisés jusqu’à saturation des données. Les codes ont été analysés par codage ouvert et axial puis ont fait l’objet d’une triangulation. Résultats. La prescription antibiotique en EHPAD était modulée par l’organisation de l’établissement, les particularités du patient d’EHPAD et la pratique personnelle du médecin. Le médecin coordonnateur et les infirmiers avaient un rôle déterminant dans les prescriptions. La famille était un des déterminants de la prescription par la pression qu’elle peut exercer. Les visites étaient souvent considérées comme chronophages. La notion d’antibiorésistance était connue mais restait abstraite. Des pistes d’amélioration ont été proposées par les médecins. Conclusion. L’antibiothérapie en EHPAD implique de nombreux facteurs, des recommandations spécifiques à ces populations ainsi qu’une nouvelle organisation des visites sont nécessaires pour optimiser ces prescriptions.