L'accouchement par voie basse est grevé d'un risque de déchirures périnéales et notamment de lésions obstétricales du sphincter anal (LOSA) qui sont associées à une morbidité importante et une altération de la qualité de vie. Le but de notre étude est de déterminer quels sont les facteurs de risque de LOSA. Il s'agit d'une étude rétrospective monocentrique réalisée sur trois ans au Centre Hospitalier Universitaire d'Amiens. Deux groupes ont été comparés : le groupe d'étude (n = 42) correspondant aux patientes ayant une LOSA durant leur accouchement, et le groupe témoin (n = 1739), correspondant aux patientes ayant accouché par voie vaginale sans LOSA au-delà de 34 semaines d'aménorrhée durant l'année 2018. La prévalence des LOSA dans notre étude est de 1,7%. Dans notre travail, les principaux facteurs de risque de survenue de LOSA après régression logistique sont les extractions instrumentales : la ventouse (ORa 9,65 IC95% 4,08 – 24,1) et le forceps de Tarnier (ORa 19,1 IC95% 8,07 – 47,8), la présentation en occipito-sacrée (ORa 3,68 IC95% 1,30 – 9,47), l'épisiotomie médio-latérale (ORa 6,26 IC95% 3,26 – 12,2), la primiparité (ORa 2,41 IC95% 1,10 – 5,74), et la durée du travail (ORa 1,14 IC95% 1,04 – 1,24). Un IMC supérieur à 25 kg/m² constitue dans notre étude un facteur protecteur (ORa 0,889 IC95% 0,823 – 0,952). Notre étude a permis de confirmer les facteurs de risque de LOSA retrouvés dans la littérature. La sensibilisation des praticiens aux facteurs de risque de survenue des LOSA permet d'être vigilant au moment de l'accouchement, ainsi que lors de l'examen périnéal pour le diagnostic et la détection des LOSA.