Depuis le lancement des bilans partagés de médication en mars 2018, 15 000 entretiens ont été réalisés sur un objectif de 400 000 à la fin 2018. L’écart entre les objectifs attendus et la réalité est probablement le reflet de difficultés perçues par la profession. Cette activité étant nouvelle pour les officinaux, il paraît pertinent d’évaluer leur Sentiment d’Efficacité Personnelle (SEP). Une approche par questionnaire en ligne auprès des pharmaciens d’officine et des étudiants en pharmacie a été adoptée. Un total de 327 pharmaciens et 114 étudiants a répondu. Environ la moitié des répondants appréhende de récupérer des informations auprès du médecin et de lui proposer de renforcer les suivis clinique et biologique. Ils sont également 57% à ne pas se sentir capables de surmonter le manque de temps (SEP inférieur ou égal à 5 sur l’échelle de Likert). Cependant, ils sont 97% à se juger capables d’expliquer leurs traitements à leurs patients, de les questionner sur leurs effets indésirables et sur leur observance (SEP supérieur ou égal à 6). Les freins majeurs identifiés sont ainsi l’interprofessionnalité et la gestion des ressources. Mais il existe des leviers permettant d’augmenter les SEP des pharmaciens et étudiants dans la réalisation de cette mission. Les principaux sont la satisfaction au travail et l’expérience. Reconduire une étude de ce type d’ici quelques années serait intéressant, afin de constater l’évolution des SEP avec l’expérience. Ceci est d’autant plus intéressant que les pratiques peuvent évoluer rapidement en faveur d’une meilleure interprofessionnalité avec la mise en place d’outils partagés tels que le dossier médical partagé qui se généralise.