Les « affinités électives » de la poésie et de la radio : de l’art du vers à l’art du son
Abstract
La poésie et la radio partagent la même affinité, maniant tous deux les ressources du langage et du son pour convier tout un imaginaire. Pour cette raison, le genre littéraire et le média du son sont entrés dans un rapport d’attraction et d’influence réciproque qui a commencé au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. La poésie connaît dès lors un âge d’or dans la programmation radiophonique, dont il est difficile en 2017 d’en imaginer l’équivalent tant la diffusion de la poésie littéraire semble avoir disparu des ondes. Mais plus qu’une disparition, et comme tout être culturel, la poésie circule dans l’espace médiatique pour plus justement épouser d’autres formes.
Cette évanescence en trompe-l’œil en appelle paradoxalement à une pratique de la réincarnation du poème littéraire par la voix. D’autre part, au sein de la radio pourtant, et lorsqu’elle circule, la poésie des mots prend davantage les habits de la poésie sonore et transforme la radio en une machine artistique, en un média créateur de ses propres dont elle constitue à la fois le point d’origine et le point de fuite. Ce pouvoir créateur de la radio est rendu possible par le dispositif proprement poétique de la radio. L’émotion et les sentiments de beauté et d’harmonie qu’elle suscite se construisent à la fois sur les attraits charnels d’une voix lyrique qu’habille toute une palette sonore, tout comme sur des temporalités d’écoute particulières qui la rendent éphémère et enchanteresse. Orphée sur les ondes continue d’enchanter les sons et les hommes.
Cette évanescence en trompe-l’œil en appelle paradoxalement à une pratique de la réincarnation du poème littéraire par la voix. D’autre part, au sein de la radio pourtant, et lorsqu’elle circule, la poésie des mots prend davantage les habits de la poésie sonore et transforme la radio en une machine artistique, en un média créateur de ses propres dont elle constitue à la fois le point d’origine et le point de fuite. Ce pouvoir créateur de la radio est rendu possible par le dispositif proprement poétique de la radio. L’émotion et les sentiments de beauté et d’harmonie qu’elle suscite se construisent à la fois sur les attraits charnels d’une voix lyrique qu’habille toute une palette sonore, tout comme sur des temporalités d’écoute particulières qui la rendent éphémère et enchanteresse. Orphée sur les ondes continue d’enchanter les sons et les hommes.
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