Les troubles sexuels sont fréquents chez les patients schizophrènes (jusqu'à 60%). Peu de travaux récents ont évalué cette problématique, en particulier le rôle du tabac et de la prolactine. Les dernières revues de la littérature effectuées sur le sujet ayant analysé les données disponibles jusqu'en 2015, nous avons réalisé une revue systématique depuis cette date. Les bases de données utilisées ont été PubMed, Google Scholar, ScienceDirect, Cochrane Library et Clinical Trials. La méthodologie PRISMA a été respectée. Nous avons aussi réalisé une étude observationnelle et prospective évaluant les troubles sexuels de patients schizophrènes, en fonction de leur dépendance à la nicotine. 54 patients traités par antipsychotiques, évalués systématiquement à l'aide de l'UKU (items 4.11 à 4.16), du PRSexDQ-SALSEX, du Fagerström simplifié ont été inclus. Treize études ont été retenues et analysées à l'issue de la revue. Notre travail a mis en évidence une homogénéité des résultats dans la littérature qui tendaient à retrouver une augmentation des troubles sexuels chez les patients présentant une hyperprolactinémie iatrogène. De plus, nous avons retrouvé, dans notre étude, des troubles sexuels chez plus des trois quarts des patients, sans qu'il y ait eu de différence significative entre ceux dépendants à la nicotine et ceux non dépendants. Les résultats de notre revue étaient modulés par l'hétérogénéité des méthodes et le faible niveau de preuve de certaines études. Concernant notre étude, peu de sujets ont été inclus et la puissance statistique insuffisante ne permettait pas de tirer des conclusions définitives.