L’industrie est au cœur de l’histoire de la société et de son évolution. Très tôt, le pouvoir chercha à contrôler le secteur, mais ce sont surtout les politiques de Colbert qui vont marquer son intervention soutenue à la fin du 17e siècle. À l’aube de la révolution, l’esprit entrepreneurial s’intensifie avec l’essor de notables industriels, cherchant à tirer profit des libertés économiques accordées par la monarchie. Ce secteur se trouve principalement en milieu urbain, mais il ne faut pas délaisser l’industrie rurale où une partie de la production est établie. Toute l’ambition de cette étude est de démontrer l’intérêt des études localisées, notamment sur le plan historique, mais également sur le plan de la compréhension de notre société humaine. Celles-ci permettent la mise en évidence d’éléments fondamentaux de la société et les études de cas permettent parfois d’identifier des profils isolés des généralités. Notre sujet porte sur Sassenage, village au pied de l’est du massif du Vercors, non loin de Grenoble. En nous focalisant sur ce cas entre 1759 et 1791, la visée de cette recherche est de nous centrer sur ses principaux centres industriels : la manufacture de dentelles de blondes, les artifices de Sassenage et les carrières de pierres entre Sassenage et Fontaine. Chacune des applications possède leurs particularités et recèle les principaux traits d’une société en évolution. Cette recherche est aussi idéale pour aborder la question sociale et ouvrière, notamment les relations entre les travailleurs et leurs conditions de travail au sein des ateliers manufacturiers. Cette recherche est élaborée à partir d’une multitude d’archives, entre autres l’intégralité des protocoles des notaires de Sassenage entre 1759 et 1788, des enquêtes industrielles et divers actes tels que des quittances, locations, baux qui permettent d’éclairer nos études de cas de l’industrie sassenageoise. Nous convions donc le lecteur à une lecture de l’histoire d’un territoire réduit qui entretient des relations avec la ville de Grenoble.