Introduction : le médecin généraliste en soins primaires peut être au cours de son exercice exposé à des violences dirigées à son encontre. Des stratégies peuvent être mises en place pour diminuer la probabilité d’occurrence ou la gravité des phénomènes violents. Objectif de l’étude : identifier les stratégies de prévention et de protection utilisés par les médecins généralistes. Matériel et Méthodes : une analyse qualitative a été menée par entretiens individuels auprès de 16 médecins généralistes exerçant dans la métropole Toulon -Provence-Méditerranée, pratiquant en cabinet ou en visite à domicile. Les entretiens étaient enregistrés, et le verbatim retranscrit était analysé à l’aide du logiciel NVIVO®. Résultats : de nombreuses stratégies étaient déployées. Les principales étaient l’évitement, qui pouvait viser spécifiquement certains patients, lieux, horaires ou pratiques jugées trop à risques. La prévention et la protection étaient réalisées par la diminution de l’attrait du médecin, la sécurisation du cabinet, les précautions prises en visites à domicile, la diminution des motifs de violence, l’amélioration de la réaction en cas d’incident violent. Les stratégies spécifiques de gestion de crise étaient la désescalade verbale, céder aux demandes, la mise à l’abri, l’appel de tiers pour l’aide à la gestion de la crise violente, l’appel aux forces de l’ordre, la fuite, et la riposte physique. Conclusion : les stratégies de prévention et de protection de la violence sont nombreuses et peuvent être intégrées à la pratique quotidienne de chaque généraliste. Elles sont principalement organisationnelles et leur déploiement est facilité par l’exercice en groupe.