The role of the women of the imperators and triumvirs in the civil wars at the end of the Roman Republic
Le rôle des femmes des imperatores et des triumvirs dans les guerres civiles de la fin de la République romaine
Abstract
"Let them simply govern, [...] as mothers, their first concern will be to save our soldiers". These words of Aristophanes are far from a Greco-Roman social reality where women had no political rights. However, recent studies, following on from the «women's studies» born in the 1970s, tend to show that there was a form of women’s emancipation in ancient Roman society. By setting time limits at 112 BC and 9 AD and choosing the legitimate wives of the protagonists in the civil wars, this paper aims to prove that these wives, perceived in different ways in the sources, had a role in the political events of their time. Somewives are completely hidden from the sources and appear only once or twice, while others embodied a republican women’s ideal. Finally, others, for the purposes of Augustan propaganda, went beyond their role as wives. This work is therefore an opportunity to demonstrate that, although they did not gain any political rights during the period, the matron of the end of the Roman Republic was no longer the austere matron of the Republic's beginnings. We can even see that some of them interfere in public life alongside their husbands, to the great displeasure of Greek-Latin authors. They are thus the expression of a "women’scitizenship", taking part in civil wars. It can therefore be deduced that the end of the Roman Republic and the beginning of the Principality are experiencing a short period of time that could be described, anachronistically, as "women’s emancipation" that arises in a context of crisis.
« Laissons-les gouverner tout simplement, [...] étant mères, leur premier souci sera de sauver nos soldats ». Ces mots d’Aristophane sont bien loin d’une réalité sociale gréco-romaine où la femme ne possédait aucun droit politique. Pourtant, les études récentes, faisant suite aux women’s studies nées dans les années 1970, tendent à démontrer qu’il y eut à Rome une forme d’émancipation de la femme au sein de la société romaine antique. En se fixant pour bornes chronologiques 112 avant J.-C. et 9 après. J.-C. et faisant le choix des épouses légitimes des protagonistes des guerres civiles, ce mémoire vise à prouver que ces épouses, perçues de différentes façons dans les sources, ont eu un rôle dans les événements politiques de leur temps. Certaines épouses sont totalement occultées des sources et ne figurent qu’une ou deux fois alors que d’autres incarnaient un idéal féminin républicain. Enfin, d’autres, pour les besoins de la propagande augustéenne, sortaient de leur rôle d’épouse. Ce travail est donc l’occasion de démontrer que, bien qu’elles ne gagnent aucun droits politiques durant la période, les matrones de la fin de la République romaine n’étaient plus les matrones austères des débuts de la République. On constate même que certaines s’immiscent dans la vie publique aux côtés de leur mari au grand dam des auteurs gréco-latins. Elles sont ainsi l’expression d’un «civisme féminin», prenant part aux guerres civiles. On peut donc en déduire que la fin de la République romaine et le début du Principat connaissent une courte période que l’on pourrait qualifier, de manière anachronique, « d’émancipation féminine » qui naît dans un contexte de crise.
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