Contexte : en France, la santé des détenus est confiée au service public hospitalier. Des unités sanitaires en milieu pénitentiaire (USMP) assurent leurs soins. La mortalité des sortants de prison est plus élevée que dans la population générale. La continuité des soins entre la prison et l’extérieur est donc essentielle. Objectif : identifier les freins et leviers à la continuité des soins des patients sortant du centre pénitentiaire de Béziers. Matériels et méthodes : étude qualitative avec analyse thématique, par réalisation d’entretiens semi-directifs auprès de douze médecins généralistes de l’Hérault d’une part, et de focus group auprès de l’USMP de Béziers d’autre part. Résultats : pour les médecins généralistes, la communication avec l’USMP est insuffisante. Les outils de liaison sont absents ou inadaptés. Leur connaissance du milieu carcéral est hétérogène. Ils souhaitent l’amélioration de la visibilité de l’USMP et le développement d’une communication simple, adaptée à leur exercice et selon les situations cliniques. Pour l’USMP, la coordination entre les acteurs sanitaires, sociaux et judiciaires impliqués dans la sortie n’est pas satisfaisante. Elle souhaite développer des partenariats avec les médecins généralistes, le centre hospitalier de Béziers et les associations du secteur. Pour tous, l’implication du patient est insuffisante, et la préparation sociale de la sortie est incomplète. L’absence d’assistante sociale au service pénitentiaire d’insertion et de probation en est la cause. Conclusion : le développement de collaborations avec les partenaires locaux permettra l’amélioration de la continuité des soins des patients sortant du centre pénitentiaire.