La présente étude vise à élargir la conception spatiale de l’œuvre sartrienne. Pour cela, la dimension philosophique est étudiée à la lumière de l’image construite de l’espace. Cette image tend à montrer que Sartre use de moyens linguistiques, sémantiques, et lexicologiques pour donner une dimension nouvelle à la notion d’espace et par ce fait à la conduite de l’action. L’espace se révèle alors non plus seulement entité passive mais élément faisant sens dans la narration, et ayant une dimension sémantique propre. Dans cette même optique, l’utilisation d’un style vif, désordonné, et violent permet à l’auteur de montrer le perpétuel mouvement du monde. La superposition de consciences subjectives révélera la diversité et la complexité de la situation qui est celle de l’avant-guerre. Enfin, le contraste entre plein et vide souligne la dualité qui ronge les hommes entre la liberté et l’enfermement, l’engagement et la désertion, la vie et la mort, la lutte ou l’abandon.