L'insuffisance cardiaque touchait 706400 patients en France et 9% des plus de 75 ans, en 2013. Elle est grevée d'une mortalité importante et le coût économique de ces hospitalisations répétées est élevé. Dans le but d'améliorer le pronostic et le coût financier, une consultation longue dédiée en post-hospitalisation est mise en place. L'objectif principal était d'observer les pratiques des médecins généralistes (MG) de l'Aisne en 2019 concernant la consultation longue, et l'objectif secondaire était d'identifier les freins à la réalisation de cette consultation. Un questionnaire en ligne Google Forms a été envoyé par messagerie publique ou sécurisée apicrypt à 244 MG de l'Aisne entre décembre 2019 et février 2020. Les données ont été traitées par le logiciel Microsoft Excel et le logiciel en ligne BiostaTGV pour le test de Fischer exact. 90% (n = 18) des MG connaissaient la consultation longue, et 95% (n = 19) avaient des patients éligibles. 30% des MG (n = 6) étaient très convaincus et 70% (n = 14) modérément convaincus de l'amélioration de la prise en charge par la consultation post-hospitalisation. Les MG les plus convaincus ne faisait pas significativement plus de consultation que les autres, p = 0,64 malgré une tendance positive avec Odds-Ratio 1,93, IC 95% [0,19 ; 28,13]. La majorité des MG utilisaient la consultation longue et ils étaient en majorité convaincus de son intérêt pour l'amélioration de la prise en charge des patients. Les freins évoqués étaient le manque de temps. Les généralistes réalisaient le suivi rapproché et l'éducation thérapeutique des patients insuffisants cardiaques malgré une démographie médicale mise à mal. L'amélioration de la communication hôpital-ville pourrait permettre la réalisation plus systématique de la consultation longue, et dans de meilleurs délais. Une amélioration plus substantielle semblait conditionnée par l'augmentation des moyens humains destinés à l'éducation thérapeutique.