Les consultants en accompagnement du changement sont régulièrement confrontés aux incompréhensions de leurs interlocuteurs vis-à-vis de leur métier. Ses contours sont flous et les réalités qu’il désigne sont multiples. Cette forte diversité est source de confusion pour des interlocuteurs extérieurs mais aussi pour les consultants eux-mêmes qui en viennent à douter des contours de leur métier. Alors, à la question « tu fais quoi dans la vie ? » le consultant en accompagnement du changement anticipe des incompréhensions et des demandes d’explications. Pour éviter cette situation, il choisit avec soin sa réponse, quitte à utiliser un intitulé qui ne lui correspond pas.
Les questionnements viennent aussi toucher les sources potentielles de légitimité professionnelle du consultant en accompagnement du changement. Les compétences nécessaires pour exercer ce métier sont principalement de l’ordre des soft skills difficilement appréhendées et non considérées comme des compétences à part entière. Plus encore, les résultats du Change ne sont pas directement visibles ou valorisés par tous. Le consultant va donc mettre en avant des chiffres et formaliser sa démarche pour légitimer son travail. La méthode joue un rôle primordial : elle explicite la démarche et rassure ses interlocuteurs du consultant. Pourtant, si les consultants la mettent en avant pour gagner en reconnaissance, ils tirent leur sentiment de légitimité de leur capacité à s’en distancier. L’adaptation des méthodes sert d’ailleurs l’ambition du Change : faire travailler les collaborateurs ensemble pour susciter de l’adhésion au projet. Cette ambition, loin d’être acceptée par tous les acteurs, demande aux consultants de relever des challenges pour adapter leurs méthodes et mener leurs activités en adressant les réticences de leurs interlocuteurs.
Le consultant en accompagnement du changement est donc confronté à des incompréhensions le fond et sur l’utilité de son métier. Or, il a absolument besoin de s’assurer de la compréhension de ses clients, afin d’obtenir le soutien du top management et des sponsors. Pour cela, il met en place un discours pour sensibiliser aux risques du non-accompagnement des transformations et oriente ses activités vers la démonstration de leur utilité. C’est la première étape de ses projets, suivie de démonstrations régulières, permettant de progresser à petit pas vers une démarche d’accompagnement qui soit plus complète. Les incompréhensions de ses interlocuteurs viennent donc largement conditionner la manière d’aborder son métier.