Introduction : le déficit martial est un enjeu de santé publique mondiale. La littérature a montré qu’il pouvait avoir un retentissement clinique, même en l’absence d’anémie. Nous nous sommes intéressés à la façon dont les médecins généralistes organisaient son dépistage et sa prise en charge. Méthode : nous avons interrogé des praticiens du Gard et de l’Hérault par le biais d’une étude qualitative, menée par entretiens semi dirigés individuels, afin de former un échantillon diversifié, conduit jusqu’à saturation des données. L’analyse thématique a été réalisée selon une approche sémio-pragmatique. Un premier codage ouvert a permis de définir des unités de significations puis un second en les regroupant en thèmes. Résultats : les entretiens ont porté sur douze médecins en février et mars 2018. Quatre thèmes ont été dégagés. Le déficit martial est considéré comme un enjeu de médecine générale, de part la fréquence de ce motif de consultation, et le rôle de premier recours. Le dépistage est souvent réalisé devant des signes évocateurs. La prise en charge de ce déficit passe essentiellement par des mesures hygiénodiététiques mais les médecins n’hésitent pas à supplémenter en fer. La ferritinémie représente pour eux un marqueur fiable. Cependant, la prise en charge du déficit martial sans anémie reste floue. Discussion : le dépistage de la carence martiale semble important pour les médecins généralistes qui se sentent impliqués dans sa prise en charge. Il est toutefois insuffisamment réalisé. Le manque d’homogénéité de la prise en charge du déficit martial isolé nécessiterait le développement de recommandations.