Introduction : l’inactivité physique est reconnue aujourd’hui comme un facteur délétère à la santé. L’accompagnement des patients vers l’adoption d’un comportement physiquement actif régulier reste néanmoins complexe. Notre étude se propose donc d’en identifier les facteurs favorisants. Matériel et méthode : nous avons effectué une étude qualitative avec analyse thématique en continu d’un corpus constitué de douze entretiens semi-dirigés de participants adultes ayant une expérience de la transition vers un mode de vie physiquement actif. Résultats : les facteurs identifiés sont d’une grande diversité. Ils interviennent aussi bien dans la phase d’initiation du comportement que dans son maintien. Nous avons observé l’importance des facteurs psychologiques, comme le bien-être et le plaisir ; des liens sociaux associés à la pratique ; des besoins environnementaux, notamment la nécessité d’avoir du temps à consacrer et des structures accessibles ; et des facteurs motivationnels liés à la santé, bien souvent du fait d’une pathologie rencontrée. Par ailleurs, nous avons mis en lumière des activités physiques n’étant pas liées aux loisirs, qui sont souvent sous-estimées, voire oubliées, comme celles liées au travail ou aux transports. Conclusion : de nombreux acteurs peuvent intervenir pour faciliter la transition vers un mode de vie actif. Les politiques publiques peuvent notamment favoriser l’accès à l’activité physique. Le rôle du médecin, quant à lui, ne se limite pas à donner de l’information. Il peut améliorer son accompagnement grâce à des techniques de renforcement motivationnel, comme la prescription écrite d’activité physique ou la pratique de l’entretien motivationnel. Il doit également s’appuyer sur une bonne connaissance de l’environnement physique et social de son patient, ainsi que du tissu médical et associatif qui l’entoure.