La prise en charge médicale globale des patients dépendants aux opiacés par les médecins généralistes de l’Hérault
Résumé
Introduction : l’héroïne est une substance très addictive avec des comorbidités somatiques, psychiatriques et sociales importantes. En 2014, en France, 600 000 personnes l’ont déjà expérimenté. Les traitements de substitution aux opiacés ont permis la diminution de la morbi-mortalité. Le rôle du médecin généraliste dans la prise en charge des patients dépendants aux opiacés (PDO) est central. L’objectif primaire de l’étude est de décrire la prise en charge médicale globale des PDO par les médecins généralistes de l’Hérault. L’objectif secondaire est d’identifier les difficultés ressenties par ces médecins et les solutions qui pourraient améliorer la prise en charge.
Méthode : l’étude était observationnelle descriptive transversale quantitative par questionnaire adressé aux médecins généralistes de l’Hérault libéraux, tirés au sort. L’analyse des résultats fut faite de manière descriptive puis en sous-groupe après stratification selon le nombre de PDO vus en consultation et le ressenti des médecins. Le test exact de Fisher fut utilisé. Résultats : 142 questionnaires furent recueillis. 72% des médecins n’avaient aucune formation en addictologie. 80% voyaient 1 à 5 PDO par mois. 54% n’étaient pas à l’aise dans cette prise en charge. Les difficultés étaient le manque de lien avec les structures d’addictologie, le manque de connaissance en addictologie et une perception négative des PDO. Il n’y avait pas de différence dans le dépistage des comorbidités infectieuses et psychiatriques, des facteurs de risques cardio-vasculaires ou dans
la prise en charge des femmes dépendantes, selon le ressenti des médecins et du nombre de PDO vus par mois.
Conclusion : les médecins généralistes peu habitués à suivre des PDO et ceux se sentant en difficulté face à eux, les prennent en charge de la même manière que des médecins plus expérimentés. Pour promouvoir la prise en charge des PDO par les médecins généralistes de l’Hérault, il faudrait développer les liens avec les structures spécialisées en addictologie, développer la formation médicale initiale et continue et travailler
sur les représentations des médecins vis à vis des PDO.
Domaines
Médecine humaine et pathologieOrigine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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