Contexte : le cancer du sein (CS) est la première cause de décès par cancer chez la femme en France et l'incidence de l'obésité augmente avec un risque accru de développer un CS. Nous avons étudié le suivi de patientes obèses en cours de chimiothérapie (CT) pour un CS localisé ou localement avancé. Méthode : notre étude rétrospective était basée sur les patientes obèses adultes traitées pour un CS en phase précoce entre le 1er janvier 2017 et le 15 janvier 2020. Les données ont été collectées dans les dossiers patients informatisés. Les patientes étaient réparties selon le niveau d’obésité. Nous avons analysé la survenue des effets indésirables, la dose intensité, la réponse histologique et la survie sans rechute. Résultats : 115 patientes ont été inclues dans l’étude (33 en néo-adjuvant et 82 en adjuvant). Les groupes étaient homogènes concernant le CS et hétérogènes pour les comorbidités. Le traitement néo-adjuvant et les protocoles intensifiés étaient associés à des toxicités hématologiques plus fréquentes et un taux de réponse complète histologique élevé. Entre les groupes, le rapport entre la dose cumulée reçue et théorique cumulée de CT n'était pas différent. La survie sans rechute des patientes obèses morbides était plus courte. Enfin, les patientes ont présenté des variations d’albumine et de poids suggérant une redistribution des masses maigres et lipidiques. Conclusion : cette étude descriptive est originale. Nos résultats suggèrent un impact hétérogène des comorbidités et du niveau d’obésité sur la tolérance. Ces données plaident pour une individualisation de la prise en charge et la nécessité de mener une étude prospective pour comprendre l’impact de l’obésité et du statut nutritionnel sur la tolérance à la CT.