Objectif : évaluation des pratiques professionnelles (EPP) relative au clampage tardif (CT)/milking du cordon ombilical en salle de naissance. Matériel et méthode : deux évaluations descriptives et transversales ont été réalisées : une évaluation monocentrique au sein d’un CHU et une évaluation interrégionale multicentrique. La population ciblée est composée d’obstétriciens, pédiatres, sages-femmes et puéricultrices travaillant en salle de naissance d’une maternité de type 3 pour l’enquête monocentrique. Trois questionnaires ont été administrés sous format électronique à 1 mois, 6 mois et 18 mois de la mise en place du protocole de CT pour l’étude monocentrique. La réponse au questionnaire était anonyme. Un questionnaire a été administré dans a 2eme enquête via les réseau de périnatalités. Une réponse par centre était attendu. Des statistiques descriptives ont été réalisées sur les différents items (fréquence et effectif). Pour les questions à choix multiples, les réponses ont été présentées par réponse isolée et par association de réponses. Des analyses comparatives classiques ont été effectuées (tests de Chi2). Le seuil de significativité des tests a été fixé à 5%. Résultats : 94 maternités ont été inclues à l’enquête interrégionale, 54 ont participés. Une pratique faible du CT a été mise en évidence dans 63% des établissements et 92,6% pour le milking. 79,6% des maternités n’avaient pas de protocole concernant le CT/milking. Cependant l’intérêt pour être former et intégrer a été exprimé par 93,3% des maternités. En 18mois 148 réponses aux questionnaires de l’étude monocentrique ont été recueillies. Nous avons mis en évidence une augmentation très significative de la pratique du CT (taux de CT déclaré réalisé dans 75 à 100% des accouchements : 12,2% à T0, 72,3% à T2, p=0.000). Le taux de réalisation du milking augmente significativement, sur le nombre de personne déclarant avoir déjà réalisé un milking personnellement (p=0,017) ainsi que le taux de milking réalisé lorsque le CT n’a pas été possible (p=0,000). Lorsqu’il n’était pas réalisé les raisons étaient de l’ordre d’une contre-indication médicale ou de l’oubli (oubli = 42,4% à T0, 13,6% à T2), aucune difficulté technique n’a été retenue. Conclusion : la pratique du CT est simple, peu couteuse et recommandée sur le plan international et national. Les résultats de l’enquête interrégionale ont mis en évidence le manque de pratique du CT, l’absence de protocolisation du geste dans de nombreux centres, mais un réel intérêt pour intégrer le CT aux pratiques. Les résultats de l’étude monocentrique ont permis d’identifier au fur et à mesures de l’enquête les difficultés rencontrées, et d’établir des leviers potentiels pour permettre une amélioration de la pratique et ainsi le devenir des patients à court moyen longs terme.