Introduction : les recommandations préconisent de repérer les angines streptococciques via la réalisation d’un test de diagnostic rapide (TDR) afin d’évaluer la nécessité ou non d’instaurer une antibiothérapie adaptée. Depuis 2002, les TDR sont mis à disposition des médecins par l'assurance maladie afin de réduire la prescription d'antibiotiques aux seules angines à streptocoque de groupe A et ainsi limiter l’émergence de résistances bactériennes. Dans cette étude nous avons voulu comprendre la place du TDR dans la prise en charge de l’angine. L’objectif principal de l’étude était de savoir si les médecins généralistes utilisaient ou non le TDR, d’identifier les freins à son utilisation et de préciser les déterminants aux décisions diagnostiques et thérapeutiques. Matériel et Méthode : nous avons réalisé une enquête qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes installés sur Marseille. Les entretiens semi dirigés individuels étaient effectués au sein de leur cabinet et enregistrés avec accord du médecin après rappel sur l’anonymat des données. Résultats : malgré les efforts de santé publique, Le TDR reste encore sous utilisé par les médecins, ces résultats seuls ne sont parfois pas jugés suffisant pour justifier ou non l’antibiothérapie. Des critères cliniques et « extra-cliniques » influencent les médecins à prescrire une antibiothérapie. La fiabilité du test est remise en doute. L’idée que le TDR ne détecte que le streptocoque et qu’il ne peut donc exclure totalement une origine bactérienne revient souvent. Un bilan biologique ou deuxième prélèvement avec culture en laboratoire est alors envisagé hors recommandations. Les habitudes ancrées de chaque médecin semblent difficilement modifiables. Conclusion : ce constat doit amener à une remise en question individuelle et collective afin d’améliorer et d’adapter notre pratique future, l’enjeux étant de réduire au maximum la prescription inappropriée d’antibiotiques limitant ainsi le phénomène d’antibiorésistance.