Le traumatisme crânien grave (TCG) induit des lésions cérébrales multiples dont les séquelles physiques et neuropsychologiques peuvent perturber la sexualité, régulée par un vaste réseau d'interactions neurales et hormonales. En médecine physique et de réadaptation (MPR), une information et une prévention sur le retentissement sexuel sont rares, sans réel cadre prédéfini. La rééducation du patient TCG débutant en unité d'éveil de coma (UEC), la pertinence d'échanger sur la santé sexuelle du patient et celle de son partenaire, dès ce stade, est ici étudiée. Matériel et méthodes : l'étude est monocentrique, rétrospective et prospective, participative, observationnelle et non interventionnelle. Des auto-questionnaires anonymes sont proposés de janvier à mai 2020 aux partenaires de vie du patient TCG ayant séjourné en UEC du CRMPR Les Herbiers, et à son équipe médicale et de rééducation. Une analyse thématique et sémantique des réponses est réalisée. Résultats : onze partenaires de vie et 13 professionnels de santé ont répondu aux questionnaires. La pertinence d'échanger sur cette thématique est reconnue par un peu plus de la moitié des conjoints et par la totalité des professionnels de santé. L'utilité de cet échange est renforcée par un faible niveau de GOS et un retour à domicile après l'UEC. Devant la spécificité de la prise en charge en UEC, la permission thérapeutique à domicile semble être le choix le plus opportun pour débuter cet échange. Conclusion : ce travail exploratoire reflète la pertinence de créer dès le stade de l'UEC un échange autour de la sexualité afin de poser les bases d'une réadaptation sexuelle. Des moments spécifiques, comme la permission thérapeutique, semblent propices à cette démarche.