L’objectif de cette étude est de mettre en lumière la vision des professionnelles sur la sexualité et plus précisément sur la santé sexuelle des femmes, mais aussi d’évaluer la place accordée à ce thème lors d’une consultation périnatale ou de gynécologie. Cette étude a également pour but de comprendre les cheminements de la SF à aborder ce sujet ou au contraire, les différents freins qu’elle rencontre. Matériel et méthode : il s’agit d’une étude qualitative réalisée auprès de sages-femmes exerçant en libéral mais également en hospitalier sur la période de septembre 2019 jusqu’à janvier 2020. Les entretiens semi-directifs ont été réalisés grâce à une grille d’entretien abordant plusieurs thèmes autour de la sexualité en consultation. Les entretiens ont été retranscrits et analysés de manière longitudinale puis transversale. Résultats : chaque sage-femme a sa propre définition de la sexualité dont découlent des attentions, des préoccupations différentes concernant la santé sexuelle des patientes. Aborder la santé sexuelle en consultation permet de lever un tabou afin de recueillir la parole des femmes. Cependant, ce sujet est surtout abordé lors d’une consultation de gynécologie et l’est moins en consultation d’obstétrique. La sage-femme se retrouvant placée au cœur de l’intimité de la femme peut se définir comme la professionnelle adaptée pour aborder la santé sexuelle lors d’une consultation. Cependant, les professionnelles font face à différentes difficultés dont le manque de connaissance fait partie. Conclusion : notre étude a permis de mettre en lumière la diversité et la complexité de la notion de la santé sexuelle, ce qui influe sur la prise en charge et les préoccupations de chaque SF lors d’une consultation. Il apparait que la sage-femme se retrouve comme une des professionnelles les plus adaptées pour s’intéresser à la sexualité de sa patiente, pour les accompagner, les informer et dépister d’éventuelles difficultés et donc de les réorienter si besoin. Une étude complémentaire sur les attentes des femmes permettrait d’approfondir et de réajuster la prise en charge de la santé sexuelle des patientes.