Étude quantitative monocentrique descriptive réalisée auprès des médecins généralistes du Gard. Leur capacité diagnostique devant des lésions pigmentées de type mélanome était évaluée par le biais de 16 photographies. Devant l’augmentation de l’incidence du mélanome et la baisse progressive des effectifs des dermatologues, nous avons voulu étudier la capacité des médecins généralistes à distinguer les cancers parmi une sélection de lésions pigmentées. Matériel et méthodes : il s’agissait d’un questionnaire anonyme en ligne adressé à l’ensemble des médecins généralistes du Gard. Il contenait 16 photographies de 7 étiologies différentes de lésions pigmentées : mélanome, carcinome baso-cellulaire, naevus, kératose séborrhéique, histiocytofibrome, angiome thrombosé, lentigine. Pour chaque photographie les médecins interrogés devaient déterminer le caractère cancéreux ou non de la lésion présentée, puis établir le diagnostic à l’aide d’un QCM où était inscrit les 7 étiologies. Résultats : 61 médecins ont répondu au questionnaire. Ils ont correctement déterminé le caractère cancéreux ou non des lésions dans 61% des cas, et ils ont établi le diagnostic précis dans 41% des cas. Les facteurs d’études qui ont montré une corrélation positive statistiquement significative sont : l’âge, l’absence d’abonnement à une revue traitant partiellement de dermatologie, l’absence d’un dermatologue référent, la participation à un groupe de pairs. Discussion : après la mise en relation de nos résultats avec d’autres études, nous discutons de la nécessité d’accroître la formation des médecins généralistes sur la reconnaissance des lésions cutanées cancéreuses, et nous abordons les thèmes de la télémédecine et de la téléexpertise.