La compréhension de l’oral (CO) est une des cinq activités langagières auxquelles les élèves sont formés et entraînés en LVE, de la 6e à la terminale. Les programmes scolaires fixent comme objectifs à atteindre des niveaux du CECRL en fin de troisième et au bac mais les comparaisons internationales indiquent que les élèves français en majorité ne les atteignent pas, obtenant leurs plus mauvais résultats en CO. Une revue des études scientifiques sur le sujet montre que le manque d’automatisation du décodage du message provoque un nivellement par le bas chez l’élève de niveau intermédiaire, l’empêchant de compenser efficacement ses lacunes de perception par des stratégies d’interprétation plus larges. Une première hypothèse avançant que « ce que l’on prononce mal, on ne l’entend pas » n’est pas corroborée par l’expérimentation. En mettant à l’épreuve l’hypothèse 2 selon laquelle l’enseignement de la phonologie améliore la perception orale des apprenants, un enseignement ciblé sur les formes faibles des mots grammaticaux produit des résultats très positifs lors d’une évaluation de la CO portant spécifiquement sur l’identification de mots grammaticaux,mais la taille réduite des groupes ne permet pas de conclure définitivement à un effet significatif.