Ce mémoire est le résultat du déchiffrement et de l'analyse du registre fiscal de la ville de Revel datant de la seconde moitié du XVe siècle. L'analyse est progressive, par transcription de l'occitan médiéval, la langue écrite dans laquelle plusieurs scribes ont rédigé ce registre, et permet de mettre en perspective une organisation fiscale de la bastide royale de Revel, puis une esquisse d'organisation économique et sociale de ses habitants. Dans le contexte historiographique de la fiscalité méridionale du bas Moyen-Âge et des villes neuves du sud-ouest de la France, le sujet se définit comme l'étude de l'organisation d'une bastide royale à travers un compoix. Le compoix se présente comme une collection de déclarations des contribuables de Revel. Nous mettons en évidence que le rédacteur du registre enregistre les déclarations au fil des rues. Le contribuable déclare oralement son identité puis l'ensemble de ses biens immobiliers et mobiliers. Ce recensement systématique par l'estimateur a pour objectif la répartition d’un impôt foncier sur les différents contribuables. L'analyse des possessions permet de dresser un tableau de l'organisation sociale et économique de la bastide de Revel au moment de la confection du registre. Revel apparaît être une bastide royale fondée en 1342 par le roi Philippe VI. Bastide est le nom donné dans les chartes de coutumes des villes neuves du sud-ouest bâties entre le XIIIe et le XIVe siècle selon un plan régulier et orthonormé. Une bastide est conçue pour faciliter le commerce, l’artisanat et l’économie. Le fonctionnement des structures administratives et financières de la ville sont inscrites dans la charte des coutumes de la bastide. La charte énonce des règles politiques, économiques, financières et administratives qui ont pour but d’organiser la vie des habitants. L'analyse systématique du recensement des biens possédés par les contribuables permet de montrer une structure économique et sociale des habitants de Revel.