Knowledge of postvention by general practitioners and their management of the suicide victim’s relatives
Connaissance de la postvention par les médecins généralistes et leur prise en charge de l’entourage d’un suicidé
Résumé
Background: In France, 220,000 people are bereaved because of the suicide of a loved-one each year, and 22% of the population is exposed to the suicide of a loved-one in their lifetime. The effect of such a traumatic event justifies a specific management by postvention. As a family practitioner, the general practitioner is the preferred intermediary for these grieving people. Aim: How do general practitioners deal with these bereaved ones? Method: A qualitative study was conducted through half- structured interviews with general practitioners. The verbatim was analyzed both horizontally and vertically. Results: None of the omnipractitioners interviewed heard about the postvention, but they considered doing it intuitively. As a primary care provider and care coordinator, they knuckled down to respond to the needs of their patient in three different fields: psychological, social and in the somatic and psychiatric complications possibly involved. Being familiar with their patients allowed the general practitioners to have a personnalized management of these grieving patients, but it gives rise to another problematic: the family practitioner might himself be bereaved of the suicide of his patient like a relative one and thus be in the questioning, misunderstanding, guilt and emotional pain. Conclusion: It would therefore seems necessary to provide support and listening to family practitioners within the postvention. The general practitioners also wished they could lean on a professional psycho-psychiatric easily reachable and communicating.
Contexte : en France, 220 000 personnes sont endeuillées par le suicide d’un proche chaque année, et 22% de la population a été exposée au suicide d’un proche au cours de sa vie. L’impact d’un tel évènement traumatique justifie une prise en charge spécifique par la postvention. En tant que médecin de famille, le généraliste est un interlocuteur privilégié pour ces endeuillés. Objectif : comment les médecins généralistes prennent-ils en charge ces endeuillés du suicide ? Méthode : une étude qualitative était menée via des entretiens semi-dirigés auprès de généralistes. Le verbatim était analysé horizontalement et verticalement. Résultats : si aucun des médecins généralistes interviewés ne connaissait la postvention, ils considéraient y participer intuitivement. En premier recours aux soins et en coordonnateur de soins, les généralistes s’attelaient à répondre aux besoins de prise en charge de ces endeuillés dans le domaine psychologique, dans le repérage de complications psychiatriques et somatiques, ainsi que dans le domaine social. Si bien connaître ses patients permettait aux médecins traitants d’avoir une prise en charge personnalisée des endeuillés, elle posait une autre problématique : le médecin peut lui-même être endeuillé du suicide de son patient comme un proche et ainsi être dans le questionnement, l’incompréhension, la remise en cause, la culpabilité et la douleur émotionnelle. Conclusion : il semblerait donc nécessaire d’apporter un soutien et une écoute aux médecins traitants au sein de la postvention. Les généralistes souhaitaient également pouvoir s’appuyer sur une équipe de professionnels psycho-psychiatriques facilement accessible et communicante.