Introduction : les dysménorrhées sont fréquentes et constituent une perte de chance pour les adolescentes. Questionner le ressenti des médecins généralistes face à cette problématique nous a semblé pertinent afin de proposer des pistes d’amélioration du dépistage et de la prise en charge des dysménorrhées primaires d’origine fonctionnelle de l’adolescente en cabinet. Matériel et méthodes : l’étude qualitative a été menée par des entretiens individuels semi-directifs auprès de 14 médecins généralistes de Picardie de novembre 2019 à avril 2020. Le principe de saturation des données a été appliqué. Une analyse thématique du contenu a été réalisée à l’aide du logiciel Nvivo®. Résultats et discussion : selon notre étude, les menstruations ne sont pas un sujet central dans le suivi des adolescentes, la banalisation des douleurs de règles et le tabou restent présents. Le sujet des dysménorrhées est ressenti comme complexe par les médecins généralistes interrogés. Un manque de consensus dans la prévention des dysménorrhées est ressenti. La systématisation de la recherche de ce symptôme semble primordiale. La formation des médecins généralistes devrait être renforcée. Le rôle de la médecine scolaire est à considérer et à développer. Une politique de santé publique commune avec le plan de lutte contre l’endométriose serait judicieuse. Conclusion : notre étude a permis de mettre en lumière les difficultés que rencontrent les médecins généralistes à appréhender ce symptôme et sa prise en charge. Le médecin généraliste bénéficie d’une place centrale dans le suivi des adolescentes et possède un rôle d’investigateur dans la recherche et la prise en charge des dysménorrhées.