Introduction : l’immunothérapie est utilisée en soins courants dans le traitement de plusieurs cancers dont le mélanome et peut être à l’origine d’effets secondaires telle qu’une colite auto-immune (CAI). La CAI partage des similarités cliniques, histologiques, biologiques et thérapeutiques avec les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) tout en s’en distinguant. L’infection à Clostridium difficile (ICD) complique classiquement les MICI et le but de ce travail était d’étudier le lien entre CAI et ICD sous immunothérapie par anti-CTLA-4 et anti-PD1 pour un mélanome. Matériel et méthodes : les patients ont été inclus de manière rétrospective à partir de 9 centres hospitaliers français. L’objectif principal était la survenue d’une CAI. Les objectifs secondaires étaient de décrire les caractéristiques de l’ICD. Résultats : 18 patients ont été analysés. Parmi ces 18 patients, 12 ont eu une CAI associée à l’ICD et 6 ont eu une ICD isolée. 8 patients ont eu une CAI compliquée d’une ICD, 3 patients ont eu les 2 affections de manière concomitante et un patient a eu une ICD compliquée d’une CAI. La majorité des CAI est survenue sous anti-CTLA-4. 3 ICD étaient fulminantes. Les caractéristiques endoscopiques et histologiques étaient aspécifiques. La majorité des patients a nécessité un traitement immunosuppresseur lorsque l’ICD était associée à une CAI. 9 patients ont arrêté l’immunothérapie pour toxicité digestive. Discussion : l’ICD sous immunothérapie semble plus grave que dans la population générale. Les caractéristiques de l’ICD sont proches dans les populations de MICI et de CAI. Conclusion : l’ICD doit être dépistée lors d’une diarrhée sous immunothérapie car elle peut être isolée, compliquer ou déclencher une CAI.