La dermatite atopique est une pathologie dont la prévalence ne cesse d’augmenter au cours des dernières années. Les différentes stratégies thérapeutiques, la discordance dans les discours entre soignants et les nombreuses croyances répandues autour de cette maladie et de son traitement, rendent sa prise en charge difficile. L’objectif principal de ce travail était de repérer les inquiétudes et les difficultés lors de la prescription de dermocorticoïdes dans le cadre de la dermatite atopique chez les médecins généralistes des Pyrénées-Orientales. Méthode : une étude qualitative par entretiens semi-directifs a été réalisée. Les médecins interrogés ont été recrutés parmi la population des médecins généralistes des Pyrénées-Orientales. Les données ont été analysées à travers une analyse thématique. Résultats : les résultats ont montré que multiples facteurs sont à l’origine d’inquiétudes et difficultés lors de la prescription de dermocorticoïdes. Les principales craintes chez les médecins interrogés étaient les effets secondaires des dermocorticoïdes tels que l’atrophie cutanée et la corticodépendance. L’application de dermocorticoïdes sur le visage ainsi que leur utilisation chez l’enfant de moins de 2 ans, induisent une prudence particulière lors de leur prescription, celle-ci étant retardée le plus possible. Les médecins redoutent les poussées récidivantes, l’inefficacité thérapeutique des dermocorticoïdes au long terme et l’utilisation de puissances thérapeutiques plus élevées. Le manque de connaissances autour de la dermatite atopique et des dermocorticoïdes, ainsi que les messages d’alerte concernant la corticothérapie pendant les études médicales, sont à l’origine des inquiétudes chez les médecins. Conclusion : les inquiétudes concernant les dermocorticoïdes chez les médecins généralistes sont multiples et à l’origine d’un probable sous-traitement des patients atteints de dermatite atopique. Elles font écho aux inquiétudes similaires exprimées par les pharmaciens. L’enseignement en dermatologie pendant la formation initiale des médecins généralistes, semble être incontournable pour renforcer leurs compétences dans ce domaine.