Le blob génère sa « forme » en multipliant les pistes pour trouver de quoi subsister. Ses tentatives d'accroches pleines de vigueur sont parfois abandonnées au profit d'autres plus efficientes car, pour reprendre les mots de Luigi Pareyson, « Tenter [...] c'est plutôt l'effort de dégager d'un écheveau de possibilités celle qui permet la réussite ». Mon travail « blobesque » , où des réseaux sont continuellement en arborescence, trouve dans ce mémoire l'occasion de déplier certains des fragments de ces formes. La pratique de la marche, de l'écriture, de montages vidéo ou d’interventions au dehors apparaissent dans mon travail comme des gestes qui se jardinent et s'entrelacent pour générer de nouvelles formes d'attention au monde. Il ne s’agira pas d'observer un catalogue « d'objets » emprunt de pensée hylémorphique, mais plutôt de considérer une pratique sous le prisme de sa diversité, de son rythme... de sa vitalité ? C'est dans un entrelacs de dispositifs d'attention, tentative plus ou moins bien réussie, qu'il faut se laisser conduire, pour écouter, résonner avec ce qu'à pu générer l'expérience vécue de ce qu'il y a juste sous mes pieds ou à l'« entour », à la recherche de prises dans un « monde trouble ».