Dépistage des cancers gynécologiques et utilisation de contraception chez les femmes obèses versus non obèses
Résumé
L’obésité est un facteur de risque de cancers gynécologiques et les études sur l’existence d’un sous-dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes obèses divergent. Les objectifs étaient de comparer les taux de dépistage des cancers gynécologiques et l’utilisation de contraception chez des femmes en situation d’obésité sévère et modérée versus des femmes non obèses consultant au CHU ou en médecine générale.
Méthodes : nous avons réalisé une étude transversale observationnelle, quantitative, bicentrique. La signification statistique était fixée à 0,05. Une analyse descriptive bivariée a été réalisée entre les trois groupes d’IMC (18,5-25, 30-35 et ∑ 35 kg/m²) et puis une analyse multivariée ajustée sur l’âge, l’IMC, la classe socio-professionnelle, l’aide médicale.
Résultats : le risque de ne pas avoir le frottis à jour augmentait significativement dans les groupes d’obésité modérée et sévère versus le groupe de poids normal : OR 2,23 (1,09-4,54) et 2,85 (1,42-5,72) ; p 0,006. Il en était de même pour la mammographie : OR 4,43 (1,49-13,18) et OR 4,08 (1,22-13,62) p 0,017 ; ainsi que pour l’examen clinique des seins OR 2,35 (1,06-5,20) et 2,68 (1,12-6,42) p 0,034.
Discussion : plusieurs obstacles à ce sous-dépistage ont été identifiés chez les femmes obèses : physiques ou liés aux comorbidités, au sentiment de discrimination, au mauvais rapport avec le soignant. La relation avec le médecin délivrant les soins apparait fondamentale pour renforcer l’adhérence des patientes aux dépistages gynécologiques. L’auto-dépistage devrait être mieux connu.