Le Parlement européen est une institution parlementaire supranationale aux caractéristiques particulières qui a vu au fil de la construction européenne ses pouvoirs s’étendre. Simple assemblée consultative à sa création, l’institution a connu une extension continue de ses compétences à la faveur des différents traités européens, conférant aux députés européens un pouvoir croissant dans le processus décisionnel européen. L’émergence de la crise financière mondiale à partir de l’été 2007, conjuguée aux évolutions institutionnelle de l’Union amène à de nouvelles interrogations sur la capacité d’action du Parlement européen en période de crise et sur les relations qu’il entretient avec les autres institutions communautaires. Rapidement, à la tâche sur les questions liées à la crise financière, l’institution principalement par le biais de sa commission des affaires économiques et monétaires œuvre pour peser dans le débat interinstitutionnel européen sur ces thématiques. L’expertise acquise par les eurodéputés leur permet d’être des acteurs exigeants dans ce contexte, n’hésitant pas à se montrer critique envers les autres institutions communautaires. Pour porter la voix des cinq cents millions de citoyens européens, le Parlement européen fait un usage maximaliste de ses pouvoirs, et accueille dans cette logique favorablement le Traité de Lisbonne qui vient les accroître encore un peu plus, bien qu’ayant dans le cas de la crise, une portée limitée. Cette crise, qui fait figure de défi pour la construction communautaire, amène à de nouvelles interrogations sur le fonctionnement institutionnel de l’Union et sur les politiques qui sont les siennes, dans les domaines économiques et financiers. Originellement peu dotés en pouvoir décisionnel sur ces questions, les parlementaires européens jouent dans le contexte de la crise un rôle important dans l’élaboration du nouveau cadre financier européen, apportant sa voix sur des sujets variés, dépassant souvent le seul cadre communautaire, comme c’est le cas de la taxation des transactions financières.