Certaines spécialités d’aminosides et de carbapénèmes ont récemment été mises à disposition dans le circuit de ville. Ce nouvel usage peut être à l’origine du développement de résistances bactériennes rendant inefficaces ces thérapeutiques dans le traitement des infections compliquées. Cette étude a pour objectifs d’analyser la conformité des prescriptions et dispensations de ces antibiotiques aux recommandations et d’évaluer la nécessité de leur mise à disposition en ville. L’étude rétrospective observationnelle menée sous la forme de requêtes auprès de la Sécurité Sociale des Bouches-du-Rhône et des officinaux de la région Sud est réalisée entre le 1 janvier et le 31 décembre 2018. Celle-ci permet de relever des données concernant la consommation, les durées de prescription et l’administration de ces molécules. L’enquête « Sécurité Sociale » concerne 2134 patients et 2589 prescriptions. Les résultats indiquent que 6,5% des prescriptions sont inappropriées du fait du type de prescripteur et la durée moyenne de traitement par aminosides de 5,7 jours est trop longue. L’enquête « pharmacies d’officine » concerne 87 patients et 95 prescriptions. Les données montrent que 1,6% de prescriptions inappropriées sont en lien avec le type de prescripteur, 79,1% de prescriptions avec la durée de traitement par aminosides, et 56,8% avec la voie d’administration. Le pourcentage d’erreurs de dispensation oscille entre 12 et 27%. L’importance de la non-conformité aux recommandations des prescriptions prouve la nécessité d’améliorer les pratiques professionnelles de ville et la formation continue, sans quoi un retour vers les rétrocessions hospitalières pourrait être à envisager.